Objectifs. L'objectif principal consistait à comparer les signes cliniques, radiographiques, biologiques et scintigraphiques dans 28 cas d'arthrose érosive et 24 d'arthrose non érosive de la main. Les autres objectifs étaient l'évaluation de l'évolution clinique, radiographique et scintigraphique dans ces deux groupes et l'estimation de la valeur de la scintigraphie pour prédire une aggravation clinique et radiographique. Méthodes. Étude prospective d'une durée de deux ans portant sur 52 patients souffrant d'arthrose de la main, dont 28 avaient au moins trois érosions sous-chondrales et 24 n'avaient aucune érosion. Résultats. Le groupe de patients ayant une arthrose érosive se caractérisait par des valeurs plus élevées pour la concentration sérique des immunoglobulines G (14,53 ± 3,79 mg/L contre 12,03 ± 4,01 mg/L; p < 0,05) et pour l'indice radiographique (91,81 ± 3,67 contre 25,88 ± 12,81 ; p < 0,001), tandis que le groupe n'ayant pas d'érosions se caractérisait par une plus grande fréquence des paresthésies (66,7 % contre 39,3 % ; p < 0,05) et par des valeurs plus élevées pour la vitesse de sédimentation (25,21 ± 20,86 contre 13,21 ± 12,85 ; p < 0,05) et la protéine C-réactive sérique (8,82 ± 6,08 contre 3,25 ± 6,92; p < 0,01). Il n'y avait de différence significative pour aucun des autres paramètres étudiés. L'âge et la répartition des sexes étaient comparables dans les deux groupes. À la fin des deux années de suivi, il n'y avait pour aucun des paramètres de modification par comparaison à la valeur initiale, que ce soit dans l'ensemble de la population étudiée ou dans chacun des deux groupes. L'indice scintigraphique à l'inclusion dans l'étude était significativement corrélé à l'indice radiographique à l'inclusion (r= 0,497 ;p < 0,01) et à la fin du suivi (r= 0,550; p < 0,001). L'aggravation des signes radiographiques s'est avérée significativement plus fréquente pour les articulations caractérisées par une scintigraphie initiale positive (21,09 %, contre 6,68 % en cas de scintigraphie négative ; p < 0,001). De même, une aggravation de la sensibilité articulaire a été observée plus souvent en cas de scintigraphie initiale positive (21,22 % contre 13,73 % ; p < 0,001). Conclusion. Ces données laissent penser que la scintigraphie osseuse pourrait être utile pour prédire une tendance vers l'aggravation clinique et radiographique de l'arthrose des mains avec ou sans érosions.

Objectives. The primary objective was to compare the clinical, radiologic, laboratory, and scintigraphic features in 28 patients with erosive hand osteoarthritis and in 24 with nonerosive hand osteoarthritis. Other objectives were to evaluate clinical, radiographic, and scintigraphic progression in the two groups over a two-year period and to estimate the value of bone scintigraphy for predicting clinical and radiographic progression. Method. Prospective two-year study of 52 patients with hand osteoarthritis, of whom 28 had at least three subchondral erosions and 24 patients had no erosions. Results. The group with erosive disease had higher serum immunoglobulin G levels (14.53 ± 3.79 mg/L vs. 12.03 ± 4.01 mg/L; P< 0.05) and a higher radiographic index (91.81 ± 3.67 vs. 25.88 ± 12.81; P< 0.001), whereas the group with nonerosive disease had a higher rate of paresthesia (66.7% vs. 39.3%; P< 0.05) and higher values for the erythrocyte sedimentation rate (25.21 ± 20.86 vs. 13.21 ± 12.85; P< 0.05) and serum C-reactive protein level (8.82 ± 6.08 vs. 3.25 ± 6.92; P< 0.01). None of the other study parameters showed any significant differences, and both age and sex distribution were also similar in the two groups. At completion of the two-year follow-up, no changes versus baseline were found in any of the study parameters in the overall study population or in either of the two groups. The baseline scintigraphic index was significantly correlated with the radiographic index at baseline (r = 0.497; P < 0.01) and at study completion (r = 0.550; P < 0.001). Joints with a positive baseline scintigram were significantly more likely to show radiographic progression (21.09% vs. 6.68% in negative joints; P < 0.001) and joint tenderness exacerbation (21.22% vs. 13.73%; P < 0.001). Conclusion. These data suggest that bone scintigraphy may be useful for predicting clinical and radiographic progression of hand osteoarthritis with or without erosions.