Les tumeurs primitivement testiculaires se développent à partir de contingents cellulaires qui possèdent, au moins potentiellement, une capacité de synthèse hormonale. Quoique variable en fonction du type histologique, une proportion non négligeable des tumeurs primitivement testiculaires produisent des hormones biologiquement actives, qu'il s'agisse de stéroïdes ou de peptides. Lorsqu'elle existe, cette sécrétion peut être responsable de manifestations endocriniennes susceptibles de précéder de longue date l'extériorisation de la tumeur. En sus de sa valeur de signal d'alarme, la sécrétion hormonale de la tumeur a une forte valeur diagnostique et de marqueur de pronostic et de surveillance. Trois situations schématiques peuvent être observées. La plus fréquente est la mise en évidence d'une masse scrotale sans signe endocrinien d'accompagnement évident. L'enquête endocrinienne se justifie cependant à titre diagnostique et surtout en raison de sa valeur de marqueur pronostique et de paramètre de suivi thérapeutique. Ailleurs, c'est le tableau endocrinien qui attire l'attention, qu'il s'agisse d'une pseudopuberté précoce chez l'enfant, de signes de féminisation ou d'infertilité chez l'adulte. L'enquête endocrinienne, dont les résultats auront une forte valeur diagnostique, se justifie alors à la fois en raison des signes d'appel et, comme dans la situation précédente, par sa valeur ajoutée d'indicateur pronostique et de suivi thérapeutique. Enfin, tumeur testiculaire et signes endocriniens s'associent d'emblée. L'enquête hormonale, qui aura pour objectif de relier l'un à l'autre, garde tout son intérêt pronostique et de suivi du patient traité.