Les données d'épidémiologie descriptive sont indispensables pour connaître la fréquence d'une maladie, son évolution, sa répartition géographique et pour identifier les groupes à risque. En France, l'épidémiologie des cancers digestifs est de mieux en mieux connue, grâce aux registres de cancers. En 1995, ils représentaient 25 % des cancers chez l'homme et 23 % chez la femme. Pour les deux sexes réunis, le cancer colorectal se situait au premier rang des cancers. L'ensemble des cancers de l'oesophage, de l'estomac, du pancréas et du foie représentait 13 % des cancers chez l'homme et 7 % chez la femme. Il existe des disparités régionales dans l'incidence et l'évolution de l'incidence des cancers du tube digestif, plus marquées pour les cancers de l'oesophage et de l'estomac que pour le cancer colorectal. L'incidence du cancer colorectal a augmenté entre 1975 et 1995. L'incidence du cancer de l'estomac a diminué. Celle de l'oesophage a diminué chez l'homme, mais a eu tendance à augmenter chez la femme. Compte tenu de sa fréquence, de sa gravité et de ses caractéristiques épidémiologiques, le cancer colorectal est justiciable, en France, d'une politique de dépistage de masse à l'échelon national. La France se situe parmi les régions du monde à risque élevé de cancer colorectal et de cancer de l'oesophage. Elle fait partie des régions à bas risque de cancer gastrique. Les cancers du tube digestif représentent un important problème de santé publique, imposant la poursuite et le développement de programmes de recherche clinique et épidémiologique, visant à améliorer leur détection et leur prise en charge.

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