La mise en évidence des interactions entre système nerveux et système immunitaire et le rôle des cellules gliales dans la synthèse et la libération de messagers chimiques du système immunitaire constituent une avancée importante dans la compréhension de la physiopathologie du système nerveux. En effet, ces molécules interviennent dans la régulation de l’activité des neurones du système nerveux central (principalement ceux de la corne dorsale de la moelle épinière) dans les situations pathologiques à l’origine de douleurs chroniques tant inflammatoires que neuropathiques et sont synthétisées tant par les neurones que par les cellules gliales. Les cellules gliales ne sont donc plus envisagées seulement comme des cellules du SNC de second ordre, mais bien comme des partenaires à part égale avec les neurones dans l’installation de la douleur chronique, un rôle nouveau caractérisé par la création du nouveau concept de synapse « tétrapartite » : les cellules astrocytaires et microgliales associées en un seul ensemble fonctionnel aux éléments nerveux pré- et postsynaptiques. Cette nouvelle voie de recherche devrait permettre d’identifier des cibles potentielles non neuronales pour la prise en charge et le traitement des douleurs chroniques.

The demonstration of interactions between the nervous and immune systems and the discovery of the role of glial cells in the synthesis and release of chemical messengers of the immune system was an important advance in our understanding of the pathophysiology of the nervous system. These messengers are involved in the regulation of the activity of central nervous system neurons (mainly neurons in the dorsal horn of the spinal cord) in certain pathological situations leading to inflammatory and chronic neuropathic pain. These compounds are synthesized by the neurons themselves as well as by glial cells. Glial cells can thus now be considered as first-order cells of the central nervous system capable of playing a role in the new concept of the “tetraparty” synapse: astrocytes and microglial cells are associated creating a unique pre- and postsynaptic functional unit. This new avenue of research should lead to the identification of potential non-neuronal targets for controlling and treating chronic pain.