Les allergies respiratoires sont devenues une des affections respiratoires professionnelles les plus fréquentes dans les pays industrialisés et peuvent être prévenues par des mesures de préventions adéquates. L’épidémiologie fournit les données nécessaires pour guider des actions de prévention. Environ 15 % des asthmes de l’adulte peuvent être attribués à l’environnement professionnel mais de nombreux asthmes professionnels (AP) et rhinites professionnelles (RP) sont sous-diagnostiqués en raison d’une méconnaissance fréquente de ces pathologies par les intéressés. La prévalence de l’AP et de la RP est très variable selon la profession et l’agent considérés. De plus, la prévalence varie également d’une étude à l’autre pour le même agent étiologique incriminé. Très certainement, ces différences reflètent la capacité intrinsèque de certains agents professionnels à induire une sensibilisation mais également des conditions d’exposition et des modalités d’évaluation différentes en fonction des études. Malgré leurs limites méthodologiques, les programmes de déclaration volontaire de maladies respiratoires professionnelles allergiques apportent de précieux renseignements. En France, l’Observatoire national des asthmes professionnels (Onap) et l’observatoire régional des rhinites allergiques professionnelles (Orrap) ont permis de produire des informations importantes, notamment sur l’incidence des allergies respiratoires d’origine professionnelle et sur les différentes étiologies professionnelles et les métiers à haut risque de rhinite et d’AP. En France, l’agent étiologique de loin le plus fréquemment incriminé est la farine de céréales et les plus fortes incidences d’allergies respiratoires professionnelles sont observées chez les boulangers et pâtissiers. Les facteurs de risque les plus importants dans le développement d’une RP et/ou d’un AP sont l’atopie et l’intensité de l’exposition à l’agent professionnel.

Respiratory allergies have become one of the most frequent occupational respiratory diseases in industrialized countries, and they can be prevented by adequate preventive measures. Epidemiology provides the data needed to guide such preventive actions. About 15% of adult asthma can be attributed to an occupational exposure but a large number of occupational asthma (OA) and occupational rhinitis (OR) cases are still under diagnosed because the interested parties often fail to recognize the nature of their illness. The prevalence of OA and OR is extremely variable, depending on the occupation and the agent involved. In addition, the reported prevalence of OA and OR due to the same etiologic agent varies from one study to the next. Of course, these differences reflect the intrinsic capacity of certain occupation agents to induce sensitization but equally on the conditions of exposure and the different methods of evaluation, which depend on the study design. In spite of methodological limitations, voluntary reporting programs for occupational respiratory allergies provide valuable information. In France, l’Observatoire national des asthmes professionnels (Onap) et l’observatoire régional des rhinites allergiques professionnelles (Orrap) have given us important information, notably on the incidence of occupational respiratory allergies and on different occupational etiologies and the jobs which are at high risk for OR and asthma. In France, the etiological agent which is by far the most frequently incriminated is cereal flour, and the highest incidence of occupational respiratory allergies is observed in bakers and pastry makers. The most important risk factors for the development of an OR and/or an OA are atopy and the intensity of exposure to the occupational agent.