Cet article essaie de montrer que la conversion somatique est due au fait qu’un sujet ayant une importante négation de la mort a été confronté à sa réalité. Il argumente en montrant que, dans les cas d’hystérie de Freud, les symptômes ont été précédés de peu par le décès ou par la maladie d’un proche ou que le patient a été victime d’abus sexuel qui renvoie également à la mort. La présence de conversions dans la névrose de guerre confirme le rapport à la mort. Leur plus grande fréquence pendant l’adolescence correspond à la négation de la mort typique de cet âge. La raréfaction de la conversion somatique au xx^e siècle vient du déclin de la croyance religieuse en la vie éternelle. Traditionnellement, la femme était plus encline aux conversions, parce que moins protégée que l’homme par « l’esprit du capitalisme » et son principe de travail incessant qui, selon Max Weber, orientait la foi religieuse différemment.

The author attempts to show that somatic conversion is due to the fact that a subject in major denial of death was in fact faced with its reality. The author argues that in Freud’s cases of hysteria, the symptoms were preceded shortly before by the death or severe illness of somebody close to the patient, or that the patient was abused sexually, abuse which is also a reference to death. The presence of conversions in war neurosis confirms the relationship with death. Their greater frequency in adolescence corresponds to a denial of death typical of this age period. Somatic conversion is more rare in the 20th century due to the decline in religious belief in eternal life. Women were traditionally more subject to conversions than men because they were less protected by the “spirit of capitalism” and its principle of ceaseless work, which, according to Max Weber, turned religious faith to another direction.