Notre objectif était l’étude de la relation entre dysplasie congénitale de hanche et rétroversion acétabulaire, et l’exploration de l’influence de cette dernière dans la décision chirurgicale d’ostéotomie périacétabulaire.

Nous avons évalué les caractéristiques morphologiques classiques des deux hanches, avec en plus un index de rétroversion nouvellement décrit, chez 174 patients souffrant de dysplasie congénitale de hanche uni- ou bilatérale opérés par ostéotomie périacétabulaire unilatérale (153 patients) ou bilatérale (21 patients) lorsque la ou les hanche(s) dysplasique(s) étai(en)t symptomatique(s).

Dans le groupe des hanches opérées (153+42=195 hanches), 53 % des acétabuli étaient antéversés, 42 % rétroversés et 5 % neutres. Le groupe des hanches non opérées (153 hanches) comportait 24 % de hanches normales, 22 % de hanches normalement couvertes mais rétroversées, 35 % de hanches dysplasiques antéversées ou neutres, et 19 % de hanches dysplasiques rétroversées. La comparaison des deux hanches dans le sous-groupe où les côtés opérés et non opérés étaient à la fois dysplasiques, n’a pas montré de différence statistiquement significative dans l’index moyen de rétroversion. En revanche, toutes les autres variables mesurées étaient différentes de façon significative avec le côté opéré étant plus dysplasique. La comparaison des deux hanches dans d’autres sous-groupes a montré que la rétroversion acétabulaire était presque toujours bilatérale et symétrique même en présence de dysplasie congénitale unilatérale.

Nos données suggèrent que la présence d’une rétroversion acétabulaire constitue un phénomène vraisemblablement indépendant de la dysplasie congénitale de hanche et que cette anomalie semble être au mieux un facteur secondaire dans l’apparition des symptômes d’une hanche dysplasique.

Niveau IV rétrospectif ou série historique.