Comment sortir de la sorcellerie ? D'une société orale à une expérience de médiation transculturelle dans la banlieue parisienne - 01/01/03
Charles-Henri Pradelles de Latour * *Auteur correspondant : M. Charles-Henri Pradelles de Latour.
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Resumen |
Les croyances en la sorcellerie, que les Africains utilisent couramment pour interpréter leurs souffrances physiques et leurs infortunes, sont une expression de la persécution : « Si j'ai mal, c'est parce qu'une personne proche m'a jeté un mauvais sort. ». L'auteur, ethnologue de terrain et médiateur auprès de familles africaines de la banlieue parisienne en difficulté pour le compte des juges d'enfants, explique dans une première partie comment les Bamiléké du Cameroun se déprennent de cette croyance en passant dans les rites par trois types de dettes, et dans la réalité par trois types de discours : le discours de la persécution, le discours dit de l'incroyance qui banalise l'enjeu des conflits comme peut le faire la plaisanterie, et le discours normatif de la religion grâce auquel les individus se réinsèrent dans l'ordre social. Dans une seconde partie, l'auteur montre comment ce cycle de trois discours peut être utilisé dans une pratique de médiation, afin d'aider les familles africaines à sortir des croyances en la sorcellerie auxquelles elles se raccrochent, lorsque leurs enfants sont en difficulté. Ces changements de discours transposables d'une aire culturelle à une autre s'avèrent ainsi avoir une portée transculturelle.
Mots clés : Sorcellerie ; Alliance matrimoniale ; Dette ; Discours ; Médiation.
Abstract |
The belief in witchcraft, which Africans commonly invoke as an explanation for their physical suffering and their misfortune, is an expression of persecution: “If I suffer, it is because someone close to me wishes me ill, and has cast an evil spell”. In the first part of this article, the author, who is an ethnologist with considerable experience in the field and a mediator for African families living in the suburbs of Paris - whose children have been brought before the juvenile court - explains how the Bamileke people of Cameroon manage to free themselves from their belief in the effect of witchcraft through the ritual acknowledgment of three types of debts (infinite, symbolic, reciprocal), and in reality by three types of discourse: that expressing persecution; that which expresses the so-called state of unbelief, which in fact banalises the significance of the dualistic conflict, just as making a joke out of the situation may do; and thirdly, that which expresses a normative approach to religion, through which the individuals concerned become reintegrated within the structural order. In the second part of the article, the author shows how this cycle involving three specific types of verbal expression can be used in the process of mediation to assist African families to free themselves from the belief in witchcraft that they resort to, and cling to when their children are in difficulty. As these three changing forms of verbal expression can be transposed from one cultural context to another, it is concluded that they thus have a transcultural significance.
Mots clés : Witchcraft ; Matrimonial alliance ; Debt ; Discourse-mediation.
Esquema
Vol 69 - N° 1
P. 79-90 - janvier-mars 2004 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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