L'anaphylaxie est une réaction systémique touchant deux ou plus de deux organes ou systèmes, liée à la libération de médiateurs actifs des mastocytes et des basophiles. Une classification en quatre grades est usuelle, l'anaphylaxie sévère correspondant aux grades III et IV. Les cas mortels récents sont signalés avant la revue des études épidémiologiques parues depuis 1998. Les urgences allergiques pourraient représenter de 0,2 à 1 % des motifs de consultations dans les services d'accueil des urgences. L'anaphylaxie sévère constitue de 0,01 à 0,09 % des sujets accueillis. Le taux le plus fort caractérise les États-Unis et l'Australie. Le risque létal est évalué de 0,65 à 2 % des anaphylaxies, sauf chez l'enfant où le chiffre avancé est de 0,0002 %. Cette opinion est discutée. Le recensement des projets d'accueil individualisés, proposés en cas de risque d'anaphylaxie alimentaire, représente 0,065 % de la population pédiatrique française. Trente et un pour cent des cas d'anaphylaxie alimentaire déclarés en 2002 par le réseau d'Allergo-Vigilance surviennent chez des enfants. En ce qui concerne les chocs per-anesthésiques, 65,1 % des cas déclarés sur deux ans (518 anaphylaxies prouvées) sont de grade III et IV. Le taux de létalité reste inconnu. Le risque d'anaphylaxie sévère est imprédictible par les antécédents de réactions immédiates, il pourrait être surévalué, expliquant l'importance des prescriptions d'adrénaline concernant 0,95 % de la population canadienne. Cependant, la prévalence de l'anaphylaxie létale (alimentaire et médicamenteuse plus que les allergies aux hyménoptères ou au latex) pourrait être sous-évaluée. Des enquêtes prospectives multicentriques devraient être instituées. Une classification des accidents selon les quatre grades devrait être répandue, et les codes CIM 10 (ICD) devraient être utilisés afin d'améliorer l'exactitude des données. Une collaboration entre spécialistes des urgences et allergologues devrait être instaurée afin de réduire le taux élevé (30 %) d'anaphylaxies sans diagnostic étiologique.

Anaphylaxis, a systemic reaction affecting two or more organs or systems, is due to the release of active mediators from mast cells and basophils. Anaphylactic reactions are usually classified on a four-grade scale, severe reactions corresponding to grades 3 (prelethal) and 4 (lethal). Here we present some recent fatal cases and then consider epidemiological studies reported during the past six years. Allergic emergencies account for from 0.2 to 1% of patients coming to Emergency Services. Severe anaphylaxis is estimated to be present in from 0.01 to 0.09% of these cases, with the highest rates being reported from the USA and Australia. The risk of fatal anaphylaxis is estimated to be from 0.65 to 2% of all cases of anaphylaxis, except in the case of children, where it is reported to be 0.0002% at most. These data are open to debate for several reasons. For example, individual programs for children at risk for food-induced anaphylaxis were registered in 0.065% of French school children. Thirty-one percent of the cases of severe anaphylaxis reported to the Allergo-Vigilance network in 2002 occurred in children. As regards peri-anesthesia anaphylaxis, 65% of the 518 proven cases of anaphylaxis reported over the past two years were grade 3 or 4. Nevertheless, the incidence of fatal anaphylaxis during general anesthesia is not documented. Moreover, the risk of severe anaphylaxis cannot be predicted by the past history of immediate reactions. However, based on the number of prescriptions of injectable epinephrine written for up to 0.95% of Canadians, the incidence of fatal anaphylaxis may be overestimated. On the other hand, it might be underestimated, since the diagnosis of food allergy, drug allergy, hymenoptera allergy and latex allergy is rarely carried out in such cases. Prospective, multicenter studies should be organized. Classification of the cases of anaphylaxis based on the four grades, and the CIM 10 code (ICD), should be used more widely to improve the precision of the data. Collaboration between Emergency Service personnel and allergists should be encouraged, with the aim of reducing the high level (30%) of undiagnosed anaphylaxis.