La candidose vulvovaginale est une infection gynécologique fréquente constituant un motif fréquent de consultation. L’objectif de notre travail est d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et mycologiques des candidoses vulvovaginales dans une population tunisienne et surtout d’évaluer ses facteurs favorisants.

Il s’agit d’une étude prospective concernant 1415 prélèvements vaginaux qui ont été colligés pendant une période d’un an allant de février 2006 à janvier 2007.

L’examen direct était positif dans 349 cas soit 24,66 % montrant des levures et/ou des pseudofilaments, alors que la culture était positive dans 515 cas soit 36,39 %. Candida albicans a été l’espèce la plus fréquemment isolée (81,16 %) suivi de C. glabrata (12,2 %). La symptomatologie était faite essentiellement par des leucorrhées (89,70 %), du prurit vulvaire (77,28 %) et de la dyspareunie (49,12 %). La tranche d’âge la plus touchée était celle comprise entre 20 et 39 ans. Les facteurs de risque trouvés étaient la grossesse, l’hygiène fréquente, la multiparité, les avortements multiples et le diabète ancien. En revanche, le diabète, le type de diabète, le stérilet, le préservatif, l’antibiothérapie et le port de vêtements serrés n’apparaissent pas comme facteurs favorisants. La candidose vulvovaginale récurrente a été rencontrée dans 1,6 % des cas où C. glabrata a été plus fréquemment isolé (28,6 %) qu’en cas de candidose vulvovaginale épisodique (11,39 %).

Notre étude a montré que certains facteurs sont incriminés dans la genèse de la candidose vulvovaginale. Leur correction serait nécessaire pour prévenir la survenue de la candidose vulvovaginale, surtout dans sa forme récurrente.

Vulvovaginal candidiasis is a common cause of feminine genital tract infection encountered in medical practice. The purpose of this study was to determine the epidemiological, clinical and mycological characteristics of vulvovaginal candidiasis in a Tunisian population and to evaluate predisposing factors.

In this prospective study, 1415 vaginal swabs were collected over a period of 1 year (between February 2006 and January 2007). Candida albicans was isolated most frequently (81.16%) followed by C. glabrata (12.2%). Vaginal discharge was the most common symptom (89.70%) followed by vulvar prurits (77.28%) and dyspareunia (49.12%). Reproductive age, pregnancy, frequent genital hygiene, abortion, parity up to two, duration of diabetes correlated positively with vulvovaginal candidiasis. Vulvovaginal candidiasis was not associated with diabetes, type of diabetes, oral contraceptives, intrauterine device, condoms, antibiotic use or tight underclothing. The overall recurrence rate was 1.6%. Women with recurrent vulvovaginal candidiasis were infected more frequently by C. glabrata (28.6%) than women with sporadic vulvovaginal candidiasis (11,39%).

Our study showed that specific factors are involved in the genesis of vulvovaginal candidiasis. Their correction would be necessary to prevent the occurrence of vulvovaginal candidiasis, especially in its recurrent form.