Le tabagisme, principalement sous forme de cigarettes, est actuellement, dans les pays développés, l'un des problèmes majeurs de santé publique. Il est responsable d'une morbidité considérable et de plus de 60 000 morts par an en France, par cancers, affections cardiaques et vasculaires et insuffisances respiratoires. Ces risques étant bien établis et connus de la majorité de la population depuis maintenant plus de 30 ans, le tabagisme aurait dû rapidement régresser. Les études épidémiologiques actuelles montrent qu'il n'en est rien. Les raisons de ce « désastre sanitaire » relèvent de plusieurs facteurs.

Le tabagisme est un comportement, renforcé par une dépendance dont la nicotine est responsable en raison de ses propriétés psychoactives. La notion de dépendance explique toutes les difficultés rencontrées dans la lutte contre le tabagisme, tant à l'échelon individuel que général.

En plus de la nicotine, la fumée de tabac contient d'innombrables substances toxiques, des agents cancérigènes, des irritants bronchiques et divers éléments responsables d'atteintes vasculaires graves.

Il y a en France 15 à 16 millions de fumeurs, dont plus d'un tiers ont une forte dépendance et ont besoin d'une aide médicalisée pour surmonter les difficultés liées à l'arrêt du tabac. Le rôle des médecins généralistes est donc essentiel. Mais ces notions récentes ne sont enseignées que depuis très peu d'années. Une action efficace des médecins généralistes nécessite les adaptations suivantes : leur formation aux données de base concernant la dépendance tabagique ; l'introduction de ces notions dans leur pratique quotidienne en tenant compte de la spécificité de l'aide à l'arrêt du tabac : elle implique des stratégies différentes des soins traditionnels, comme pour la prise en charge de toute dépendance. Elle nécessite temps et disponibilité, conditions parfois difficilement réalisables dans le contexte matériel actuel de l'exercice libéral. Une modification de ces conditions semble indispensable pour tous les actes de prévention.

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