Economic evaluation of an intensive group training protocol compared with usual care physiotherapy in patients with chronic low back pain. Spine 2008;33:445-51.

[Préparé par Julia Hush, rédacteur CAP.]

Question : Comparé à la kinésithérapie habituelle, quel est le rapport coût-efficacité d’un protocole d’entraînement intensif en groupe ?

Protocole d’étude : Il s’agit d’une évaluation économique réalisée en parallèle à un essai contrôlé comparant deux interventions de kinésithérapie pour la lombalgie chronique. Cette évaluation s’est déroulée dans les cliniques de physiothérapie d’Amsterdam, avec la participation de 85 kinésithérapeutes.

Participants : 114 participants âgés de 18 à 65 ans, présentant un nouvel épisode de lombalgie d’une durée minimale de 12 semaines ont été inclus. Les patients présentant une pathologie rachidienne spécifique étaient exclus.

Interventions : Pour l’entraînement intensif, les participants réalisaient des exercices de l’école du dos. Il s’agissait d’exercices de comportement d’intensité progressive, effectués dix fois individuellement et vingt fois en groupe. Pour les soins habituels, les participants avaient en moyenne neuf séances de kinésithérapie conformes aux recommandations du Collège royal néerlandais de physiothérapie.

Critères de jugement : Les critères de jugement étaient fonctionnels et comportaient :

• le questionnaire d’incapacité fonctionnelle de Roland-Morris (24 items) ;
• l’intensité de la douleur (échelle numérique de 11 points) ;
• la perception générale de l’effet (échelle de 6 points) ;
• la qualité de vie (EuroQol-5D).

L’évaluation des résultats était réalisée au moment de l’inclusion et à 6, 13, 26 et 52 mois. Le suivi était de 89 % à un an. Les coûts associés aux traitements, aux soins non médicaux, aux médicaments et aux arrêts de travail étaient comptabilisés à partir de journaux tenus par les participants. Les différences entre les effets des deux traitements étaient déterminées par des analyses à niveaux multiples. La méthode statistique de bootstrapping accéléré, avec correction des biais, était appliquée afin de calculer les différences moyennes des coûts et les intervalles de confiance à 95 %. La qualité de vie était exprimée en activités utiles selon le tarif néerlandais.

Résultats : Les différences entre les effets des deux traitements étaient minimes et non significatives. Si le coût direct était plus élevé pour l’entraînement intensif (différence par patient de 233 € [IC_95 % 218,5-276,4]), il n’y avait pas de différence entre les traitements en terme de coût total de santé.

Conclusion : Le protocole d’entraînement intensif n’a pas un rapport coût-efficacité plus favorable que les soins de kinésithérapie habituelle conformes aux recommandations nationales. S’il n’y a pas de contre-indication clinique à un programme d’entraînement intensif en groupe, les résultats ne sont pas en faveur de la mise en œuvre, aux Pays-Bas, d’un programme intensif de soins primaires pour la lombalgie chronique.