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Avant-propos à la 1re édition - 28/06/11

Doi : 10.1016/B978-2-294-70948-7.00024-4 

Nos deux précédents ouvrages1 consacrés aux manipulations vertébrales avaient laissé beaucoup de nos élèves sur leur faim. Ils comprenaient mal en effet pourquoi, nous limitant à ce seul domaine, nous avions laissé de côté les manœuvres articulaires périphériques ainsi que les techniques myotensives qui sont si efficaces en présence d’une souffrance musculaire. Ce nouvel ouvrage devrait leur donner satisfaction, du moins l’espérons-nous.

Nous avons tenu à conserver le côté «aide-mémoire» pratique de l’atlas précédent que beaucoup de lecteurs avaient apprécié. Il devrait permettre à celui qui débute dans cet art difficile à maîtriser de se laisser guider pas à pas. Nous rappelons toutefois qu’aucun livre ne saurait remplacer l’enseignement prodigué sur le mode du compagnonnage par un praticien expérimenté, décortiquant la technique, ses difficultés et corrigeant les erreurs commises par le néophyte sur son partenaire. Cet ouvrage devrait aussi fournir des informations à ceux qui cherchent à approfondir leurs connaissances car nous avons souhaité les faire bénéficier de nos trente-cinq années de pratique aussi bien en tant que professionnel qu’en tant qu’enseignant.

Le titre de l’ouvrage pourrait paraître à certains un tantinet provocateur, mais à l’heure où le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de reconnaître la spécificité de la «Médecine manuelle – Ostéopathie», il est juste de rappeler toutes les dettes morales contractées par nos aînés, et par ricochet par leurs élèves, vis-à-vis de la médecine manipulative ostéopathique traditionnelle.

En effet, à l’origine, pratiquement tous les médecins qui se sont intéressés aux thérapeutiques manipulatives furent initiés à cet art par des ostéopathes américains. Avant la Seconde Guerre mondiale, Robert Lavezzari le fut par une élève directe de Still, Florence Gair (DO). Dans l’après-guerre, Roger Lescure, Robert Maigne, René Waghemacker bénéficièrent de l’enseignement de Myron C. Beal (DO), à Londres, Thierry Mieg et Yves Le Corre se rendirent aux États-Unis, sans parler de l’influence exercée par William Douglas (DO) à Paris.

À l’époque, s’ils avaient fait état de cette origine ostéopathique, ces pionniers se seraient heurtés non seulement à la méfiance de beaucoup de leurs confrères, mais aussi à celle des autorités médicales. Aussi certains d’entre eux jugèrent-ils préférable de ne pas dévoiler la provenance de leur savoir afin de mieux faire connaître la valeur et l’utilité de ces techniques.

En 1962, lorsque nous sommes entrés à l’Hôtel-Dieu dans le service de Robert Maigne pour apprendre, puis pour enseigner les techniques manipulatives pendant vingt ans, beaucoup de nos condisciples ne comprirent pas notre démarche et la considérèrent de manière peu amène.

Cependant, cette hostilité allait progressivement disparaître au fil des années grâce à la rigueur de l’examen prôné par R. Maigne, à l’établissement de règles d’application précises, aux succès obtenus, aux vertus du «bouche à oreille» flatteur des patients guéris, à la mise sur pied d’un enseignement universitaire de qualité, à l’organisation de réunions post-universitaires… Aussi, à l’heure présente, ces techniques sont-elles reconnues partout.

Parallèlement à celui de l’Hôtel-Dieu, d’autres enseignements se développèrent ou se créèrent souvent sous une terminologie et des conceptions différentes.

En 1984, après notre départ de l’Hôtel-Dieu, nous avons eu la chance de pouvoir aller voir ces différentes écoles et, à notre grande surprise, nous avons dû convenir que chacune d’elles avait son originalité et constituait une source d’enrichissement.

La Société française d’ostéopathie était restée fidèle aux conceptions de Lavezzari. Éric de Winter et ses élèves se révélaient être de redoutables techniciens grâce à leur science de l’analyse des étapes successives à respecter pour réussir les manœuvres. Yvon Lesage et son équipe avaient étudié à fond les techniques articulaires périphériques. Serge Toffaloni et son école enseignaient l’ostéopathie selon la conception de Little John. Aux États-Unis, sur le campus d’East-Lansing (Michigan), Myron C. Beal insistait sur la précision de la localisation préalable de la mise en tension segmentaire.

Il aurait été dommage de laisser une telle richesse et une telle diversité de points de vue demeurer une source de préjugés parmi ceux qui utilisaient l’une de ces méthodes tout en restant dans l’ignorance de l’activité des autres écoles. Une telle évidence n’échappa pas au professeur Guy Piganiol de Dijon. Dès le début des années 1980, grâce au poids de l’autorité morale que lui conférait son passé de neurochirurgien et grâce à son savoir-faire diplomatique, il réussit à mettre sur pied une structure souple fédérant les divers enseignements non universitaires pour permettre à chaque groupe de faire connaître aux autres sa conception et ses techniques en matière d’enseignement des thérapeutiques manuelles.

Ce livre est donc le fruit de toute cette expérience œcuménique accumulée au fil des années tant en France qu’à l’étranger (Belgique, Espagne, Italie, Suisse, Canada, États-Unis…). Nous avons voulu éviter le travers d’en faire un ouvrage uniquement technique, estimant que la meilleure façon d’aborder et d’apprécier cette méthode de traitement était de commencer par en dévoiler l’esprit, avant de voir quelques-unes des manœuvres utilisées au niveau rachidien, sacro-iliaque, articulaire périphérique ou musculaire. Au début de chacun de ces chapitres, il nous a semblé opportun d’en résumer à chaque fois les principales caractéristiques anatomiques, biomécaniques et cliniques. La place consacrée aux manipulations vertébrales ne saurait étonner personne en raison de leur importance au sein de la médecine manipulative ostéopathique.

Comme dans le précédent atlas pratique, nous avons gardé le même style de présentation. Chaque description est faite à partir d’un exemple type où le lecteur s’identifie volontairement au praticien intervenant grâce à la personnalisation des gestes : «sa» main, «son» bras, «sa» jambe. Il suffira dès lors au lecteur de suivre scrupuleusement pas à pas la manœuvre en se laissant guider – afin de mettre en pratique l’enseignement qu’il aura reçu par ailleurs soit à la faculté, soit dans les enseignements non universitaires.

La simple lecture de ce traité pratique ne saurait en effet suffire au lecteur (même parfaitement éclairé sur la pathologie vertébrale) pour s’aventurer seul dans cette variété de traitement, tant il recèle de pièges et de dangers, étant donné les structures auxquelles il s’adresse. Comme nous l’avons déjà dit plus haut, un apprentissage pratique sous la conduite de moniteurs avertis est toujours indispensable, en sachant par avance sa longueur et sa difficulté, ne serait-ce que pour acquérir la finesse de perception et le contrôle parfait de sa gestuelle personnelle.

Mais pour avoir vécu cette période d’initiation éprouvante et inoubliable, pour avoir parfois été amenés à remonter le moral d’élèves découragés par la nécessité de se remettre en cause du fait de la non-assimilation des techniques d’une fois sur l’autre, pour avoir vu leur joie au terme de leur parcours initiatique, nous pouvons vous assurer que vous ne regretterez pas d’avoir entrepris l’apprentissage des techniques manipulatives étant donné les immenses satisfactions personnelles procurées par ce mode de traitement.

Sur le plan diagnostique d’abord, il vous permettra de comprendre et de mieux détecter la véritable origine des symptômes motivant la consultation des patients.

Sur le plan thérapeutique ensuite, rien n’est plus valorisant que le sentiment d’avoir contribué à soulager son patient durablement par quelques manœuvres manuelles, sans jamais oublier toutefois l’existence des nombreuses autres possibilités thérapeutiques.

Nous ne voudrions pas terminer cet avant-propos sans oublier de remercier chaleureusement : madame Souad Saa et mademoiselle Sabrina Ponzanesi pour leurs contributions respectives à la réalisation de cet ouvrage.



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