Les douleurs rachidiennes et les radiculalgies (cruralgies, sciatalgies et névralgies cervicobrachiales) sont fréquentes et leur étiologie parfois difficile à identifier. En cas d'échec du traitement médical bien conduit, les infiltrations de corticoïdes scanoguidées sont une alternative thérapeutique efficace pour franchir le « cap douloureux », permettant souvent de surseoir au traitement chirurgical. Cet article décrit les aspects techniques généraux des infiltrations de corticoïdes au niveau du rachis et des articulations sacro-iliaques. Il précise les indications, les techniques, l'efficacité et les complications des infiltrations selon chaque voie d'abord. Sont décrites les infiltrations au niveau du rachis cervical et lombaire par voie épidurale postérieure, périradiculaire foraminale et interapophysaire postérieure, puis les infiltrations au niveau des articulations sacro-iliaques et enfin celles, au niveau du nerf grand occipital, des articulations costovertébrales et du hiatus sacrococcygien. Les accidents ischémiques graves récemment rapportés par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments et produits de santé (Afssaps) au décours d'infiltrations rachidiennes étaient rares (< 0,03 %) rapportés au nombre de prescriptions de prednisolone (Hydrocortancyl^®) pour cette indication. Ils ont le plus souvent concerné la voie d'abord foraminale à l'étage cervical et incitent à une extrême prudence dans la décision et la réalisation d'une infiltration à ce niveau. Dans tous les cas, l'information du patient est essentielle, idéalement au décours d'une consultation préalable à l'infiltration et pendant laquelle l'opérateur explicite le déroulement de l'infiltration, son efficacité attendue et les rares complications graves potentielles.