Objectifs. - Déterminer quels sont les besoins en lipides de sportifs ayant un gros volume d'entraînement.

Matériels et méthodes. - Dix-neuf volontaires pratiquant la course à pied de longue distance ou le cyclisme furent recrutés sur la base du volontariat. Le protocole faisait appel à l'utilisation conjointe d'une enquête alimentaire associant un questionnaire de fréquence et un relevé sur quatre jours, permettant d'apprécier plus particulièrement la ration lipidique et à une évaluation biologique du « statut en acides gras ».

Résultats. - En dépit d'un apport moyen de l'ordre de 1,5 g/kg par jour, 18 sportifs sur 19 présentaient, sur le plan biologique, des perturbations, touchant plus particulièrement le statut en « oméga 3 ». La valeur prédictive de l'enquête alimentaire est très faible, sauf en ce qui concerne le risque de déficit en « oméga 3 ». Il apparaît en effet que l'éviction systématique de l'huile de colza donne quasiment toujours lieu à un déficit en un ou plusieurs acides gras de la lignée « oméga 3 ». De plus, un apport glucidique insuffisant (inférieur à 6 g/kg par jour) favorise la présence d'anomalie sur le statut en acides gras, et ce quel que soit le niveau d'apport lipidique du sujet.

Conclusion. - Il se confirme qu'une forte proportion des sportifs à haut niveau d'entraînement présentent des déficits en acides gras de la lignée « oméga 3 », et qu'un apport lipidique de « sécurité » proche de 1,3 g/kg par jour est indispensable à une meilleure couverture des besoins lipidiques. Cependant, la qualité des apports est cruciale. En l'absence d'huile de colza, les besoins en « oméga 3 » paraissent beaucoup plus difficiles à satisfaire, même avec un niveau d'apport lipidique supérieur à 1,5 g/kg par jour Enfin, un apport glucidique optimal est indispensable à la satisfaction des besoins lipidiques du sportif.

Aim. - This study aimed at defining how many fats require sportsmen with a high volume of training.

Materials and method. - Nineteen ultra athletes and cyclists volunteered to take part. We assessed lipid intake with a 4-day dietary recall and a frequency questionnaire, in order to have a more precise quantification as possible.

Results. - Our results showed first that in spite of a mean fat intake of 1.5 g/kg per day, eighteen out of our nineteen subjects presented with a biological abnormality, most of which concerned "omega 3» fats. Dietary recall did not help predicting any deficiency, except for "omega 3». Every time rapeseed oil was not consumed, biological abnormalities were seen. Moreover, a carbohydrate intake below 6 g/kg per day increased the probability for a subject to have his biological fatty acids status being disturbed.

Conclusion. - We concluded that "safety fat intakes» must be increased to 1.3 g/kg per day and that a high quality is required for fats. When rapeseed oil is lacking, "omega 3» requirements are harder to meet, even with fats intake far beyond 1,5 g/kg per day. Moreover, an optimal carbohydrate intake is necessary in order to meet fats requirements.