La duodénopancréatectomie céphalique à l'ère de la médecine factuelle - 01/01/05
Résumé |
Le but de cette revue de la littérature était de faire une analyse factuelle des récentes données dans le domaine de la duodénopancréatectomie céphalique. La conservation du pylore lors de l'exérèse ne modifie ni la mortalité ni la morbidité de l'intervention standard mais pourrait accroître le risque de parésie gastrique postopératoire. La réalisation d'une anastomose pancréatogastrique lors du temps de reconstruction ne modifie pas le taux de fistule pancréatique postopératoire et n'apporte aucun bénéfice par rapport à l'anastomose pancréatojéjunale plus physiologique. Aucun procédé (injection de colle, administration d'octréotide, intubation du canal pancréatique) n'a fait la preuve de son intérêt dans la prévention de la fistule pancréatique ; l'administration d'octréotide pourrait s'envisager dans les centres où le taux de fistule pancréatique est élevé, lorsque le pancréas restant est friable et le canal pancréatique principal fin (diamètre≤2 mm). Le drainage péritonéal postopératoire n'apporte aucun bénéfice et pourrait être même à l'origine de certaines complications postopératoires intra-abdominales ; sa place reste à préciser. Lorsque la résection chirurgicale concerne un adénocarcinome du pancréas, moins de 5 % des patients peuvent espérer une survie à cinq ans au prix d'une mortalité opératoire inférieure à 5 % dans des centres de référence, et d'une morbidité opératoire lourde (25 à 50 %). L'extension rétropéritonéale du curage lymphatique est associée à une morbidité accrue alors que la mortalité postopératoire demeure similaire à celle de l'intervention standard. L'extension de ce curage ganglionnaire ne modifie pas la durée de la survie du patient. Les premières études prospectives contrôlées portant sur des traitements adjuvants après résection pancréatique curative pour cancer laissaient prévoir une prolongation de la durée de survie que n'ont pas confirmées les études plus récentes. L'indication d'un traitement adjuvant après résection d'un cancer du pancréas n'est pas validée et ne peut se concevoir actuellement que dans le cadre d'essais thérapeutiques.
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The aim of this comprehensive literature review was to analyse evidence based data in the field of pancreaticoduodenectomy. Pylorus preserving does reduce mortality or morbidity of the standard procedure and could increase the risk of delayed gastric emptying. Pancreaticogastrostomy does not decrease the rate of postoperative pancreatic fistula and is not superior to the pancreaticojejunal anastomosis which is more physiological. No other procedure (chemical occlusion, octreotide, stenting) has been demonstrated to prevent pancreatic fistula. Octreotide injection could be advocated in centres where there is a high rate of pancreatic fistula, when pancreatic parenchyma is soft and the main pancreatic duct thin. Intra-abdominal drainage is not beneficial and could be associated with some morbidity. Its use needs to be further evaluated. When a resection is done for pancreatic cancer, less than 5% of patients are a live five years after surgery with postoperative mortality rate of 5% in expert centres and a high morbidity rate (25-50%). Exyended lymhadenectomy does not increase survival. The first trials showed that adjuvant therapies could be beneficial for pancreatic cancers, but further trials did not confirm these findings. Adjuvant therapy is not validated for pancreatic cancers and needs to be considered only in the settings of clinical trials.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mots clés : Duodénopancréatectomie, Cancer du pancreas, Chirurgie, Médecine factuelle
Keywords : Pancreaticoduodenectomy, Pancreatic cancer, Surgery, Evidence based medicine
Esquema
Vol 130 - N° 5
P. 295-302 - juin 2005 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.