Objectifs. Le classement d'un patient en spondylarthropathie possible témoigne de l'embarras du clinicien. L'usage des critères de spondylarthropathies à entrées multiples (Amor) ou de l'ESSG permet-il de lever cet embarras ? Patients et méthodes. Lors de l'étude espagnole de validation des critères de spondylarthropathies, 102 patients ont été classés en spondylarthropathies possibles. La méthodologie de l'étude permettait de sous classer ces patients en deux sous-groupes selon qu'ils satisfaisaient ou non aux critères de spondylarthropathies, permettant la comparaison des caractéristiques de deux sous-groupes. De plus, 52 patients ayant été suivis cinq ans, leur devenir a pu être comparé à ce sous classement. Résultats. Les items suivants sont significativement plus fréquents dans le sous-groupe des spondylarthropathies satisfaisant aux critères à entrées multiples : oligoarthrite, talalgie, uvéite, balanite, antécédents familiaux de spondylarthropathie, présence de l'antigène HLA B27. Les items suivants ne diffèrent pas : âge au premier symptôme, durée d'évolution, douleurs fessières, sexe, dactylite, diarrhée, psoriasis. Sur les 52 patients suivis cinq ans, 17 satisfaisaient dès l'entrée dans l'étude aux critères à entrées multiples, 13 se révèleront comme d'authentiques spondylarthropathies dont six toujours indifférenciées. Sur les 28 patient qui ne satisfaisaient pas à ces critères, trois se révèleront être des spondylarthropathies. Sur les 28 patients qui satisfaisaient aux critères de l'ESSG, 13 se révèleront être des spondylarthropathies et sur les 17 qui n'y satisfaisaient pas, trois se révèleront être des spondylarthropathies. Conclusion. Les critères de spondylarthropathies à entrées multiples (Amor) ou de l'ESSG permettent de classer précocement la plupart des patients rangés dans le cadre d'attente que constituent les spondylarthropathies possibles. Ils permettent la reconnaissance des spondylarthropathies indifférenciées qu'elles soient des formes frustes ou des formes débutantes de la maladie. Dans cette étude, les performances des critères à entrées multiples se révèlent supérieures à celles des critères de l'ESSG.

Objectives. The “possible” spondyloarthropathy category is used to indicate that the clinician is unsure about the diagnosis. Can multiple-entry criteria (Amor's criteria) or the European Spondyloarthropathy Study Group (ESSG) criteria lift this uncertainty? Patients and methods. During a Spanish study designed to validate criteria for spondyloarthropathies, 102 patients were classified in the “possible” spondyloarthropathy group. These patients were divided into two subgroups based on whether they met criteria for spondyloarthropathies. Patient characteristics in these two subgroups were compared. In addition, five-year outcomes (known for 52 patients) were compared in these two subgroups. Results. The following features were significantly more common in the subgroups of patients who met multiple entry criteria for spondyloarthropathy: oligoarthritis, heel pain, uveitis, balanitis, family history of spondyloarthropathy, and presence of the HLA B27 antigen. No differences were found for age at symptom onset, disease duration, buttock pain, gender, dactylitis, diarrhea, and psoriasis. Of the 52 patients followed up for five years, 17 met Amor's criteria at baseline and 13 were subsequently found to have definite spondyloarthropathy, which was undifferentiated in six cases. There were only three cases of spondyloarthropathy among the 28 patients who did not meet Amor's criteria at baseline. Of the 28 patients who met ESSG criteria at baseline, 13 had spondyloarthropathy, versus three of the 17 patients who did not meet ESSG criteria at baseline. Conclusion. Amor's criteria or the ESSG criteria allow early classification of most patients with “possible” spondyloarthropathy and early identification of undifferentiated spondyloarthropathy corresponding to minimal symptom disease or incipient disease. In this study, Amor's criteria performed better than the ESSG criteria.