Il existe une relation importante entre les maladies endocrines et celles du foie. Le but de notre travail était de rapporter, à partir d'une revue exhaustive de la littérature, les principales données concernant d'une part le retentissement hépatique des pathologies endocrines en expliquant le mécanisme physiopathologique évoqué et d'autre part les conséquences endocrines des maladies du foie et de l'insuffisance hépatocellulaire. La plupart des pathologies endocrines ont ainsi des conséquences sur le bilan biologique hépatique et sur certaines fonctionnalités du foie (glycogenèse, lipogenèse). Ces données sont importantes à appréhender d'autant qu'elles peuvent être la circonstance de découverte de la maladie endocrine, évitant ainsi des erreurs diagnostiques ou des thérapeutiques inappropriées. De la même manière, les hépatopathies ont des conséquences importantes sur l'ensemble des glandes endocrines. D'une part, certaines étiologies d'hépatopathies chroniques comme le virus C ou l'hémochromatose sont directement associées à des maladies endocrines, d'autre part, il est clairement rapporté un lien étroit entre l'insuffisance hépatocellulaire quelle qu'en soit l'étiologie et le dysfonctionnement hormonal. Parmi les atteintes hormonales, l'insuffisance gonadique est fréquente, mais le dysfonctionnement hypothalamohypophysaire sur ses différents axes (corticotrope, somatotrope, thyréotrope, gonadotrope) est aussi très important. De plus, l'importance de ce dysfonctionnement apparaît fortement corrélée au degré de l'insuffisance hépatocellulaire et ce, quelle que soit l'étiologie de la maladie du foie. En revanche, la plupart de ces désordres endocriniens sont réversibles après transplantation hépatique.