Le premier contact avec le malade commence toujours par l'interrogatoire suivi d'un examen clinique minutieux. Cette première approche intellectuelle du patient est celle que l'on enseigne aux étudiants au lit du patient, lors de la visite. D'ailleurs, dans l'enseignement, son importance a été remise à l'ordre du jour puisqu'un examen clinique est à nouveau demandé à la fin des deuxième et troisième années du deuxième cycle, comme il était pratiqué autrefois. Il n'est pas concevable de comprendre un malade et sa maladie sans prendre le temps nécessaire à l'interrogatoire et à l'examen clinique. Les renseignements fournis sont précieux, voire indispensables au diagnostic et ne pourront jamais être remplacés par les techniques modernes. En effet, la tendance actuelle est, en particulier pour les plus jeunes d'entre nous, d'aller vers des techniques telles que l'échocardiographie, la scintigraphie, la coronarographie... qui ont l'avantage d'une plus grande précision et d'une plus grande objectivité pour déceler les anomalies physiologiques et anatomiques et de négliger quelque peu la clinique. C'est sans doute une erreur de jeunesse... car la maîtrise de la technique de l'interrogatoire et de l'examen clinique est le fruit d'une longue expérience qui s'acquiert et se perfectionne tout au long de notre exercice de la médecine.