Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde (PR) a longtemps été basé essentiellement sur des critères cliniques, la présence de facteurs rhumatoïdes (FR) étant le seul critère biologique de l'American College of Rheumatology (ACR) de 1987. Cependant, les FR ne sont pas spécifiques de la maladie. De nouveaux anticorps, appelés anticorps antipeptides ou antiprotéine citrullinée, ont permis d'améliorer le diagnostic initial et d'assurer une meilleure prise en charge des patients. Ces anticorps sont dirigés contre des peptides cycliques citrullinés apparentés à la partie C-terminale de la filagrine, et des cibles citrullinées physiologiques, en particulier le fibrinogène et la vimentine citrullinés. Ils sont recherchés par méthodes immunoenzymatiques. Les performances diagnostiques de ces différents anticorps sont proches, bien qu'il y ait quelques discordances ; les plus utilisés pour le diagnostic sont les antipeptides cycliques citrullinés (anti-CCP). Plus spécifiques que les FR, leur précocité et leur sensibilité dans la PR de plus de 2 ans ont conduit la Haute Autorité de santé à recommander leur recherche en complément des FR pour le diagnostic initial. Ils font partie des nouveaux critères ACR/EULAR (European Ligue Against Rheumatism) proposés pour améliorer le diagnostic de PR récente et instaurer un traitement de fond. Ces anticorps peuvent être présents plusieurs années avant les symptômes de la maladie chez certains patients. Ils ont une bonne valeur pronostique car leur présence est associée aux formes plus agressives de la maladie quand ils sont détectés précocement. Leur intérêt dans le suivi, en particulier sous traitement, a donné lieu à des résultats contradictoires.