À l’heure où les « spécialités » ostéopathiques se multiplient et se définissent par référence à une technique ou à une idéologie, il est important de se rappeler que l’ostéopathe est avant tout un praticien généraliste qui, fidèle au principe de l’unité fonctionnelle de l’organisme, accorde davantage d’importance au mécanisme générant la pathologie qu’au symptôme lui-même.

Très modestement, nous espérons que cet ouvrage facilitera le retour aux sources historiques de l’ostéopathie traditionnelle qui se caractérise notamment par cette vision globale de l’organisme humain.

Les principes sur lesquels se fonde l’ostéopathie sont certes naturels et universels mais plus concrètement, c’est en tant qu’ostéopathe de terrain que nous avons compris, vérifié et intégré leurs valeurs. Sans entrer dans de très hautes considérations philosophiques, il est intéressant de remarquer que la célèbre loi « de cause à effet » est une résultante synthétique de ces trois principes interdépendants gouvernant les multiples fonctions de l’organisme, et permettant aux ostéopathes d’établir une logique diagnostique et thérapeutique.

Pour assurer à la fois « qualité » de vie et « longévité », notre organisme humain doit sans cesse s’adapter, se défendre, équilibrer les paramètres biologiques, physiologiques, chimiques mais aussi… mécaniques, moins connus ou reconnus.

C’est pour mieux s’adapter aux contraintes et pour mieux utiliser les forces gravitationnelles que la charpente ostéoarticulaire humaine est aussi développée dans son ingénierie et dans sa technicité. Par la compréhension des mécanismes fonctionnels et donc aussi dysfonctionnels, l’ostéopathe pourrait être comparé à un ingénieur en mécanique humaine. Lorsque l’ostéopathe utilise ses outils thérapeutiques, il revêt davantage le rôle de mécanicien de l’organisme. Voilà recadrée la mission de l’ostéopathe : écouter, analyser et comprendre, avant d’intervenir. Notre légitimité professionnelle en dépend tout comme notre crédibilité.

Par sa logique, l’ostéopathie semble tellement simple que c’était, il y a encore quelques années, une des probables causes de son discrédit. En revanche, le métier est particulièrement difficile ; l’ostéopathe se devant d’être à la fois « un homme de science » par sa connaissance implicite et fonctionnelle des sciences fondamentales, et « un homme d’art » lorsqu’il applique le juste geste, celui qui soigne ou qui guérit !

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