Les troubles mentaux sont en passe de constituer le premier motif de recours au médecin généraliste. Ces troubles mentaux comprennent aussi bien les pathologies identifiées par la psychiatrie qu'une série de plaintes rapportées à la souffrance psychosociale. Cette dernière, à la frontière du champ social et de la médecine, ne possède pas de clinique affirmée. Pourtant, les conduites suicidaires constituent une de ses complications auxquelles le médecin, peu armé par son savoir académique, doit faire face. Une étude qualitative réalisée dans trois des quatre départements bretons, examinant un important matériel oral et des courriers médicaux, décrit et analyse la conduite clinique du médecin, les réponses qu'il apporte. C'est à partir de cette étude que cet article aborde la question de l'articulation entre pratique de ville et psychiatrie hospitalière.

Mental disorders are now becoming the first reason for consulting a general practitioner. These mental disorders include pathologies identified by psychiatry as well as a series of complaints linked to psychosocial distress. This latter, on the border between social field and medicine, does not benefit of a specialised clinical approach. Nevertheless, suicidal behaviour constitutes one of the complications of psychosocial distress which general practitioners have to face, though they have scant academic knowledge of it. A qualitative study examining an important oral material and 202 medical letters was realized in three of four Breton geographical departements. This study describes and analyzes the clinical attitude of general practitioners and their answers. Based on this study this article approaches the question of the articulation between private practice and hospital psychiatry.