L’implication des moisissures dans la pathologie fongique unguéale est très variable. En fait une grande confusion règne en raison de nombreuses erreurs dans le diagnostic clinicobiologique, pouvant être responsable d’échec thérapeutique d’onychomycose.

Le but de ce travail est d’évaluer la fréquence relative des moisissures impliquées dans les onychomycoses sur une période de 20ans.

C’est une étude rétrospective, menée au laboratoire de parasitologie-mycologie de l’hôpital Ibn Sina sur une période de 20ans. Les patients ont été adressés par des dermatologues ou des médecins généralistes pour suspicion d’onychomycoses. Les prélèvements ont été étudiés selon les bonnes règles d’exécution d’analyse mycologique.

Cent cinquante cas d’onychomycose à moisissure ont été diagnostiqués avec une prévalence globale de 2,78 %. Elles concernent essentiellement les orteils (95 %) avec une légère prédominance féminine (60 %). La dystrophie totale de l’ongle était la représentation clinique prépondérante (88,3 %). Les moisissures isolées sont les Aspergillus sp. dans 53 cas (35,3 %), puis Fusarium sp. dans 45 cas (30 %), 19 cas (12,7 %) de Scopulariopsis brevicaulis, 17 cas (11,3 %) de Penicillium sp., 14 cas (9,3 %) d’Acremonium sp., un cas d’Onychocola canadensis (0,7 %) et un cas de Scytalidium dimitiatum (0,7 %).

Un nombre non négligeable d’onychomycose reste attribué à des moisissures, ce qui met en relief l’apport du laboratoire, qui reste indispensable au clinicien pour affirmer l’implication de la moisissure dans l’onychomycose, ce qui permet une prise en charge thérapeutique précoce évitant l’émergence des complications esthétiques.

the involvement of moulds in the fungal ungueal pathology is very variable. In fact a big confusion reigns because of numerous errors in the clinico-biological diagnosis, which could be responsible for therapeutic failure of onychomycosis.

The aim of this study was to evaluate the relative frequency of moulds involved in onychomycosis over a period of 20 years.

This is a retrospective study, conducted at the laboratory of parasitology-mycology of the Ibn Sina hospital over a period of 20 years. The patients were referred by dermatologists or general practitioners for suspected onychomycosis. The samples were studied according to good rules for performing mycological analysis.

One hundred and fifty cases of onychomycosis were diagnosed with mould, with global prevalency of 2.78%. They mainly concern the toes (95%) with a slight female predominance (60%). The total dystrophy of the nail was the predominant clinical representation (88.3%). Moulds isolated were Aspergillus spp. in 53 cases (35.3%) and Fusarium spp. in 45 cases (30%), 19 cases (12.7%) of Scopulariopsis brevicaulis, 17 cases (11.3%) of Penicillium spp., 14 cases (9.3%) of Acremonium spp., one case of Onychocola canadensis (0.7%) and one case of Scytalidium dimitiatum (0.7%).

A significant number of onychomycosis remains attributed to moulds, which highlights the contribution of the laboratory, which remains essential for the clinician to confirm the involvement of mould in onychomycosis, which allows taking into support early treatment avoiding the emergence of aesthetic complications.