Les complications oculaires du diabète, en particulier la rétinopathie, constituent la principale cause de cécité de l'adulte en âge de travailler au sein des pays industrialisé. Il est largement prouvé que la photocoagulation rétinienne par le laser permet de réduire ses complications, d'autant plus efficacement que le diagnostic de rétinopathie est posé suffisamment tôt. Aussi, la mise en place d'un programme de dépistage efficace des diabétiques à risque de rétinopathie compliquée, au stade ou elle peut encore être traitée de façon efficace, est une priorité absolue au travers le monde. En France, un des pays signataires de la déclaration de Saint Vincent, l'analyse des données des registres de santé publique montre de notables insuffisances dans l'étendue de ce dépistage. Les raisons de ces insuffisances, ainsi que les mesures correctrice qui s'imposent, dont certaines sont en train d'être mises en place à l'heure qu'il est, sont discutées. Idéalement, un dépistage réalisé par des ophtalmologistes à intervalle défini, est recommandé par les instances nationales et les associations professionnelles. Cependant, celui-ci s'est avéré en pratique irréalisable en raison de l'absence de stratégie de dépistage réellement définie et surtout du déclin continu du nombre d'ophtalmologistes. Récemment, la nécessité de disposer d'un outil de dépistage efficace qui soit à la fois largement disponible et facile d'utilisation a conduit à l'évaluation de rétinographes numériques dit « non mydriatiques » donnant un résultat en temps réel. Leur efficacité est comparable à celle des méthodes classiques et reconnues de dépistage de la rétinopathie diabétique. Enfin, les possibilités futures d'impliquer en France des médecins non ophtalmologistes comme les endocrinologues ou les généralistes, ou encore des professions non médicales comme les orthoptistes, dès lors qu'ils bénéficient d'une formation appropriée, sont étudiées. L'utilisation optimale de la télémédecine et la création de réseaux de soins efficaces pour la prise en charge des nouveaux cas dépistés constituent aussi des priorités de santé publique qui donneront au dépistage de la rétinopathie diabétique tout son sens.

Ocular complications of diabetes, particularly retinopathy, are the major cause of blindness in the working age population in industrialised nations. Laser photocoagulation has shown definite results in reducing visual morbidity with many more likely to benefit if diagnosed early enough. Institution of an efficient screening programme aimed at detecting patients at risk when they can still be effectively treated has been recognised as an urgent priority worldwide. In France, a signatory to the Saint Vincent's Declaration, an analysis of the national healthcare database reveals a gross inadequacy in the current extent of screening for diabetic retinopathy. The possible causative factors have been analysed and the necessary corrective measures, some of which are already under way, have been discussed. Ideally, screening by ophthalmologists at recommended intervals have been advised by national and professional health care associations. This has not been feasible owing to the lack of organised planning and serious manpower deficit caused by a progressive decline in the number of ophthalmologists. Recently, the need for an efficient, widely-available and user-friendly screening tool has led to the evaluation of multifield fundus photography in real time using digital nonmydriatic camera in comparison with more established methods of detecting diabetic retinopathy. Lastly, the future possibility of involving in France non-ophthalmologists like endocrinologists or general practitioner or non medical profession like orthoptists after proper training to meet the necessary manpower shortage has been addressed. Optimal use of telemedicine along with establishment of preferential reference channels for newly discovered cases of sight-threatening cases of retinopathy are public health priority necessary to give to the screening of diabetic retinopathy its full efficiency.