Introduction : Les peurs et croyances des médecins concernant la relation entre l’activité physique et la lombalgie commune pourraient influer leur attitude thérapeutique.

Objectif : Évaluer les peurs et croyances vis à vis de l’activité physique des omnipraticiens français et l’influence de ces croyances sur leur attitude thérapeutique dans la lombalgie aiguë.

Méthode : Étude observationnelle nationale, multicentrique. Sélection par tirage au sort, de médecins généralistes avec stratification géographique. Le FABQ (Fear Avoidance Belief Questionnaire) évalue les peurs et croyances liées à l’activité physique (0 : pas de croyance-24 : croyances maximales) et professionnelle (0-42). Un FABQ physique de 14 points correspond à de fortes croyances. L’attitude thérapeutique, les données démographiques, le passé lombalgique du praticien sont recueillis.

Résultats : Huit cent quatre-vingt-sept (87 %) médecins ont répondu. Le FABQ physique est élevé 9,6 ± 4,8 points, proche d’une population de lombalgiques chroniques, et plus de 15 % des médecins ont un FABQ élevé (> 14 points). Ces croyances ne sont pas liées aux données démographiques ni au passé lombalgique mais influent sur l’attitude thérapeutique. Les médecins ayant de fortes croyances suivent moins les recommandations internationales. Ils prescrivent des arrêts de travail plus longs, davantage le repos strict au lit et délivrent moins souvent une information spécifique pour une lombalgie aiguë ; ils conseillent moins souvent le maintien maximum d’activités physiques et professionnelles tolérables pour une lombalgie chronique.

Conclusion : Ce travail montre que les peurs et croyances des médecins peuvent retentir sur leur attitude thérapeutique dans la lombalgie commune. Les formations médicales continues sur la lombalgie commune devraient prendre en compte cette notion.