Douleur et souffrance au Paradis - 17/02/08
Sylvie Batier [1](photo) ,
Michel Delamare [2],
Charles Gibert [3],
Frédéric Pidou [4]
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Lors du suivi, par une équipe de thérapeutes formés à cette prise en charge, de patients expatriés en Polynésie et souffrant de douleurs chroniques, il est apparu que le syndrome douloureux chronique pouvait être dans certains cas l’expression d’une souffrance non verbalisée et commune à beaucoup d’expatriés : la nostalgie. Ces patients ont d’autant plus de mal à exprimer leurs difficultés qu’ils sont persuadés d’avoir rejoint « le paradis ».
Nous avons suivis 21 patients originaires de métropole sur une durée de 2 ans. L’équipe, comprenant un médecin généraliste, un médecin acupuncteur, un psychiatre et un kinésithérapeute, a choisi d’emblée une démarche somato-psychique proposant rapidement à chaque patient une rencontre avec le psychiatre. Les entretiens initiaux, souvent longs, permettent de faire le point sur le parcours des patients (évènements de vie et circonstances ayant motivé leur départ à « l’autre bout du monde »), d’évaluer avec soin la douleur et son retentissement grâce aux questionnaires de l’ANAES, de prendre en compte la plainte corporelle tout en permettant progressivement au patient d’exprimer une souffrance cachée liée à son éloignement et pourtant bien légitime. Des réunions régulières entre les somaticiens et le psychiatre ont permis d’analyser en équipe le discours des patients, leur évolution et de recadrer la prise en charge.
La souffrance verbalisée et la prise en compte de la douleur corporelle ont permis aux patients expatriés de poser un regard plus objectif sur Tahiti, ce qui passe toujours par l’évocation du retour vers le pays d’origine.
Suffering and pain in paradise |
Caring for metropolitan French patients with chronic pain in Polynesia raises specific problems concerning non-expressed suffering, particularly nostalgia. The difficulty these patients have in expressing their suffering is related in part to their impression of having reached “paradise”.
We followed 21 metropolitan patients for a period of two years. The care team included a general practitioner, an acupuncteur, a psychiatrist, and a physical therapist who used a somatopsychic approach allowing rapid contact with the psychiatrist. The initial consultations were often long, allowing the team to gather information on the patient’s life (life events, circumstances leading to their displacement to “the end of the world” and to carefully evaluate the pain and its impact (ANAES questionnaires). The patient was progressively invited to express not only the bodily complaint but also hidden sufferings related to his/her displacement. The patient’s expression of suffering as it evolved were discussed during regular meetings between the somaticians and the psychiatrist in order to better adapt care.
S’il est aisé de partir, c’est une toute autre histoire que d’arriver.
Open expression of suffering and acknowledgement of bodily pain enabled these displaced persons to consider Tahiti more objectively, with the inevitable corollary of returning to metropolitan France.
Mots clés : syndrome douloureux chronique , paradis , nostalgie , prise en charge pluridisciplinaire
Keywords:
chronic pain
,
paradise
,
nostalgia
,
pluridisciplinary care
Esquema
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 6 - N° 2
P. 97-101 - avril 2005 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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