Cet article a pour source un rapport écrit suite à un stage de fin d’étude d’orthoptie au sein de l’institut ARAMAV. Il est né d’une interrogation : comment réagit un peintre lorsque son plus cher outil, sa vue, s’altère ? Quelles difficultés va-t-il rencontrer en fonction de son type d’atteinte visuelle et quelles stratégies va-t-il devoir trouver afin de les contourner et de continuer la pratique de son art ? Pour y répondre, trois points de vue vont être présentés : l’expérience personnelle d’une mise en situation consistant à peindre avec des lunettes de simulation (d’une atteinte périphérique puis d’une atteinte centrale), un retour sur l’histoire de deux peintres célèbres ayant dû affronter la malvoyance et, enfin, le témoignage d’une artiste peintre atteinte d’une DMLA ayant suivi une rééducation orthoptique au sein de l’institut ARAMAV.

This article is based on a report written at the end of a training course in orthoptics at the ARAMAV institute. It stems from a question: how does an artist react when his/her greatest tool, sight, is altered? What difficulties will the artist encounter depending on the type of visual damage and what strategies will he/she develop so as to circumvent the problem and continue to paint? To answer, three opinions will be presented: the personal experience of such a situation consisting in wearing simulation spectacles (with peripheral damage and central damage), an overview of the history of two well-known artists having to face poor sight and, finally, the narration of a painter suffering from ARMD and having undergone orthoptic rehabilitation at the ARAMAV institute.