De plus en plus d'enfants de moins de 12 ans présentent des comportements pathologiquement violents dont l'origine se situe souvent dans les deux premières années de la vie. Ce trouble est la conséquence de traumatismes relationnels précoces, dus en particulier à l'exposition à des scènes de violences conjugales et à la négligence. Il s'accompagne de perturbations profondes du schéma corporel, d'une incapacité à jouer et à faire semblant, d'une indifférenciation entre présent et passé, soi et autrui, et d'une atteinte neurologique par stress chronique. Plusieurs types cliniques peuvent être distingués : la violence pathologique extrême (VPE), reviviscence hallucinatoire d'un vécu traumatique de la période préverbale, et la violence avec processus sadique (VAS). Les troubles associés sont l'hyperkinésie avec trouble attentionnel, l'impulsivité, une atteinte cognitive, un attachement désorganisé-désorienté et des processus dissociatifs. Ces connaissances posent les fondements des dispositifs de prévention et de prise en charge.