Avec l'arrivée du troisième millénaire, si la prépondérance de la demande esthétique des patients oriente très lentement notre exercice vers des matériaux non métalliques, les matériaux esthétiques ne peuvent pas répondre à toutes les situations cliniques. Il existe de nombreuses classifications des matériaux métalliques, spécifiques ou non des alliages précieux, qui peuvent être basées sur des critères de composition chimique, de propriétés mécaniques ou encore de propriétés spécifiques comme la couleur ou l'aptitude à la liaison céramométallique. En France, il est actuellement nécessaire de préciser la catégorie de l'alliage en fonction de la norme NF EN ISO 22674. Les éléments nobles confèrent une forte résistance à la corrosion. L'or contribue à la ductilité (aptitude au brunissage) et à une forte densité (bonne coulabilité), le platine et le palladium élèvent la dureté et l'intervalle de fusion (nécessaire pour envisager une liaison céramométallique). L'argent et le cuivre, qui ont la même structure cristalline que l'or, font partie des éléments majeurs des alliages précieux. Ils améliorent les propriétés mécaniques au détriment des propriétés électrochimiques. À partir de la quantité des constituants principaux, on parle d'alliages base or, base or/platine, base or/palladium, base or/argent/cuivre, base or/argent/palladium ou encore d'alliages « pauvres en or » ou même « sans or ». Les « microadditions » d'autres éléments permettent de modifier spécifiquement les propriétés comme le ruthénium et l'iridium améliorent la dureté, l'indium, le gallium, l'étain et le fer favorisent la formation d'une couche d'oxyde en surface nécessaire à la liaison céramométallique. Les alliages, de par leur mise en œuvre simple et éprouvée et leurs bonnes propriétés mécaniques et physiques, restent des matériaux de référence en matière prothétique. Les avantages des alliages précieux sont nombreux, en particulier au plan de la biocompatibilité.