L’efficacité des anti-TNF a été démontrée au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques. Ces traitements sont associés à une augmentation modérée mais certaine du risque d’infection bactérienne, mais l’existence d’une augmentation du risque d’infection virale reste incertaine.

Le but de cette étude a été d’évaluer le risque de réactivation du virus varicelle-zona (VZV) chez les patients traités par anti-TNF pour une polyarthrite rhumatoïde (PR), ceci en comparaison avec des patients traités par un traitement de fond conventionnel.

Une revue de la littérature jusqu’à la date de mars 2013 a été réalisée dans les bases de données MEDLINE, EMBASE, dans la librairie Cochrane et dans les abstracts des congrès de l’ACR et de l’EULAR (2008–2011). Pour être incluses dans notre analyse, les études devaient comparer l’incidence du zona, d’une part chez les patients traités par anti-TNF et d’autre part chez ceux traités par un traitement de fond conventionnel.

Notre recherche a permis d’identifier 3446 articles et 88 abstracts de congrès, une recherche manuelle a retrouvé 7 autres articles. Nous avons finalement sélectionné 26 articles et 9 abstracts. Pour la méta-analyse, nous avons retenu 6 articles et un abstract permettant d’estimer le risque de zona chez les patients atteints de PR avec un suivi total de 163 077 patient-années. Dans la méta-analyse des données de 7 registres, le risque relatif poolé de survenue d’un zona était de 1,61 [IC95 % : 1,16–2,23] (p=0,004). Le pourcentage des formes sévères de zona allait, selon les registres, de 4,9 % à 20,9 % sous anti-TNF et de 2,0 % à 5,5 % sous traitement de fond conventionnel.

Notre méta-analyse révèle une augmentation significative du risque de zona, jusqu’à 61 %, chez les patients atteints d’un rhumatisme inflammatoire chronique et traités par anti-TNF. Ce résultat soulève les questions d’un traitement prophylactique systématique chez les patients ayant des antécédents de zona et d’une vaccination chez ceux sans antécédent.