L’association d’un anticoagulant (ACO) et d’un antiagrégant plaquettaire (AAP) est fréquente chez la personne âgée (PA) polypathologique, notamment dans le cadre d’indications séparées. Parallèlement, l’âge, les comorbidités et la polymédication sont autant de facteurs de risque hémorragique. Dès lors, quelle attitude adopter en pratique quotidienne ? L’objectif de cet article est de présenter et de discuter les résultats des études cliniques évaluant l’association ACO et APP chez la PA.

Une revue de la littérature, publiée entre 1990 et 2012, a été effectuée.

Aucune des études randomisées évaluant l’association chez la PA ne montre de diminution du risque thromboembolique comparée à une monothérapie par ACO ou AAP en cas de fibrillation auriculaire (FA). En prévention secondaire du syndrome coronarien aigu, le bénéfice reste à préciser. Seule l’étude s’intéressant aux PA en FA ayant subi une intervention coronarienne percutanée a démontré une diminution de la mortalité et des évènements cardiaques graves.

Dans le cadre d’indications séparées, aucune étude n’est actuellement disponible sur l’intérêt d’une telle association chez la PA. Pour autant, une évaluation individuelle et objective du rapport bénéfice–risque (sur la base d’outils spécifiques) permettrait d’optimiser la prise en charge thérapeutique de ces patients.

Combined oral anticoagulant (OAC) and antiplatelet (AP) therapy for separate indications is increasingly common among the elderly, especially for polypathological patients. At the same time, age, comorbidities and polypharmacy are bleeding risk factors. However, there are no clear practice guidelines to manage these patients. The aim of this review is to present and discuss the results of clinical studies assessing the combination of OAC and AP among the elderly.

Relevant studies were identified with Medline from 1990 to 2012.

The randomized controlled trials, assessing the combination in atrial fibrillation (AF) within patients aged over 65 years old, do not provide the decrease of the risk of thromboembolism comparing to OAC or AP alone. In the secondary prevention of acute coronary syndrome, the benefit remains unclear. Only the study realized among the AF elderly population who had undergone a percutaneous coronary intervention shows a decrease in mortality and major cardiac events.

For separate indications, no study assessing this combination interest among the elderly is currently available. Nevertheless, an individual and objective risk–benefit ratio assessment (based on specific tools) would optimize the therapeutic management of these patients.