Au Maroc, devant le vide juridique en la matière, l’information médicale est avant tout une obligation morale que nous devons respecter. L’objectif de notre étude était d’avoir une évaluation des modalités d’information médicale sur la préparation d’une radiothérapie externe et son accessibilité au patient, et d’avoir une première approche de la conception de la radiothérapie par le patient marocain et de ses besoins dans ce cadre.

Étude transversale menée au centre d’oncologie du centre hospitalier universitaire Mohammed-VI de Marrakech. Un questionnaire de 20 questions portant sur les modalités de transmission de l’information médicale, sur la qualité de sa réception et de son intégration, a été soumis à 140 patients en cours de radiothérapie externe pour différentes localisations cancéreuses.

L’âge moyen des patients était de 54,5ans, 63,2 % étaient illettrés, 85,2 % disaient avoir été informés sur la maladie cancéreuse, 40 % sur le principe d’action, l’indication et l’intérêt de la radiothérapie, 59,2 % affirmaient avoir reçu des explications sur les modalités de préparation du traitement, 51,1 % sur le déroulement et la durée du traitement, 59,2 % sur les modalités de surveillance pendant cette phase, 66,7 % disaient avoir été informés sur les complications immédiates et 14,8 % sur les complications tardives. En ce qui concerne le pronostic de la maladie, 33,3 % des patients disaient avoir été informés à ce sujet ; 22,2 % des malades jugeaient ne pas avoir du tout assimilé les informations délivrées et 70 % disaient avoir exprimé leur besoin d’être informé ; 29,6 % des patients rapportaient que l’information avait été répétée en cours de traitement et 11,1 % disaient que le contenu en était modifié. Pour 92,5 % des patients la réalité de la radiothérapie ne correspondait pas à la conception qu’ils s’en été faite avant le début de cette dernière et 89 % rapportaient une nette diminution de leur anxiété après la première séance. Par rapport aux besoins en information médicale, 70,4 % souhaitaient en savoir plus sur les complications, 67 % sur les modalités de la radiothérapie et 55,6 % sur le pronostic de la maladie.

Notre travail apporte un premier éclairage sur la réalité de l’information médicale du patient à propos de la radiothérapie au Maroc.