La somnolence excessive est un symptôme fréquent en population générale mais trop souvent négligé. Elle peut parfois relever de certaines maladies psychiatriques, essentiellement des troubles de l'humeur, et en miroir, dans le cadre d'hypersomnies d'origine somatique, se compliquer de troubles psychiatriques. La somnolence se révèle au médecin psychiatre de différentes manières ; elle s'évalue à l'aide de tests subjectifs utilisables en consultation et de tests neurophysiologiques objectifs réalisés dans des laboratoires de sommeil ; elle a des conséquences potentiellement sévères, pour l'individu lui-même, pour son entourage et pour la société. Les troubles psychiatriques pouvant se manifester par une somnolence sont essentiellement les troubles bipolaires (trouble bipolaire II surtout), les troubles dépressifs (trouble dépressif majeur, trouble dépressif persistant [dysthymie], trouble dysphorique prémenstruel) et le trouble schizoaffectif. Le problème se pose toutefois de la nature de cette somnolence, subjective et objective, ou seulement subjective. Les hypersomnies d'origine somatique pouvant s'accompagner de symptômes psychiatriques comprennent les troubles respiratoires liés au sommeil, principalement le syndrome d'apnées obstructives du sommeil, le trouble hypersomnolence, la narcolepsie, le syndrome de Kleine-Levin, l'hypersomnie post-traumatique, le syndrome d'insuffisance de sommeil, les troubles du rythme circadien veille-sommeil, et le trouble du sommeil induit par une substance ou un médicament.