La survenue de réactions allergiques liées au pyrazinamide (PZA) au cours de la tuberculose active notamment les manifestations d’hypersensibilité sont imprévisibles et posent un problème diagnostique et thérapeutique. Le but de cette étude est de préciser les caractéristiques cliniques et la démarche diagnostique chez des patients tuberculeux ayant présenté une réaction allergique à la PZA.

Étude rétrospective (2013–2014) sur dossiers de patients ayant présenté une réaction allergique liée au PZA confirmé par le test de réintroduction médicamenteux.

Parmi 32 patients présentant une allergie aux antituberculeux (anti-TB), 20 patients âgés en moyenne de 37±11ans ont été colligés. L’allergie au PZA constitue ainsi 62 % de l’ensemble des réactions allergiques. Une seule patiente a une rhinite allergique. La miliaire et les localisations extrapulmonaires sont prédominantes (62 %) : ganglionnaire (38 %), miliaire (12 %), urinaire et péritonéale (12 %). Le délai moyen d’apparition des réactions a été de 11±9jours. Des réactions allergiques dès la première prise de PZA ont été notées dans 25 % des cas. Les réactions d’hypersensibilité ont été à type de : prurit et urticaire (93 %), ruch cutané (62 %), fièvre (18 %) œdème du visage (12 %), hépatite (10 %), toxidermie grave (6 %) et anaphylaxie (6 %). L’évolution ultérieure sous isoniazide, rifampicine et éthambutol et après arrêt du PZA a été marquée par le retard de négativation des bascilloscopies dans 25 % des cas. La durée moyenne du traitement anti-TB a été de 6,85mois±1,75mois. La guérison a été déclarée dans 83 % des cas avec des séquelles radiologiques dans 10 % des cas.

Le pyrazinamide est un anti-TB majeur souvent bien toléré. Les réactions immuno-allergiques sont dominées par l’urticaire. La démarche diagnostique repose essentiellement sur l’épreuve de réintroduction qui doit être menée en milieu hospitalier sous surveillance stricte.

L’allergie au PZA peut être grave, impose une surveillance étroite et le changement du schéma thérapeutique.