Épidémiologie des candidémies en réanimation : étude observationnelle rétrospective au CHU de la Martinique (2001–2013) - 05/06/15
Resumen |
Objectif |
Préciser la répartition et la sensibilité des souches de levures isolées d’hémocultures de patients hospitalisés dans le service de réanimation du CHU de la Martinique sur la période 2001–2013.
Méthode |
Analyse rétrospective des résultats de l’ensemble des candidémies (et levures apparentées) diagnostiquées au laboratoire de microbiologie entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2013. Identification à l’espèce basée sur des caractères morphologiques et biochimiques. Sensibilité aux antifongiques déterminée par comparaison des CMI obtenues par bandelette E-test (bioMérieux) vis-à-vis des concentrations critiques actuellement définies par l’EUCAST et le CLSI, lorsque disponibles.
Résultats |
Cent trente-deux souches de levures correspondant à 128 épisodes septiques (moy. 9,8/an) furent isolées chez 121 patients. Candida albicans était l’espèce la plus prévalente (n=40 ; 30,3 %), suivie de C. tropicalis (n=30 ; 22,7 %), C. parapsilosis (n=24 ; 18,2 %), C. glabrata (n=17 ; 12,9 %), C. haemulonii (n=13 ; 9,8 %) et S. cerevisiae (n=5 ; 3,8 %). Candida krusei, C. dubliniensis et T. asahii furent chacune impliquées dans un épisode septique (0,8 %). La proportion de souches fluconazole-R ou SDD était de 6,1 %, 9,1 % et 13,6 % pour C. albicans, C. tropicalis et C. parapsilosis, respectivement, tandis que 76,9 % des souches de C. haemulonii présentaient une CMI élevée au fluconazole (>2μg/mL). Tous les isolats de C. albicans et C. tropicalis étaient sensibles au voriconazole contre 95 % des souches de C. parapsilosis, tandis que 91,7 % des souches de C. glabrata étaient considérées comme « sauvages » (CMI≤ECOFF). Le pourcentage de résistance à la caspofungine était de 0 %, 3,6 % et 12,5 % pour C. tropicalis, C. albicans, C. parapsilosis, respectivement ; une proportion importante de C. glabrata (66,7 %) présentait une CMI supérieure au breakpoint défini par le CLSI. Enfin, toutes les souches étaient sensibles à l’amphotéricine B hormis la majorité des isolats de C. haemulonii (84,6 % avaient une CMI>2μg/mL).
Discussion |
Nos résultats soulignent la fréquence ainsi que les particularités épidémiologiques des candidémies survenues dans notre service de réanimation ces 13 dernières années. La part belle est faite aux levures autres que C. albicans (∼70 % contre 43 % dans l’étude AMARCAND), notamment C. tropicalis, C. glabrata, C. parapsilosis et la levure émergente C. haemulonii. Cette dernière, conformément à la littérature, présente des CMI souvent très élevées pour l’amphotéricine B et le fluconazole. La fréquence de CMI élevées de C. glabrata à la caspofungine nous interpelle quant à sa capacité à prédire la sensibilité aux échinocandines.
Conclusion |
Cette étude met l’accent sur l’originalité des candidémies à la Martinique. Le rôle du laboratoire reste primordial dans leur prise en charge. Cela passe en priorité par une identification correcte des isolats afin d’orienter les cliniciens dans leur choix thérapeutique dans l’attente des résultats de l’antifongigramme.
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Vol 25 - N° 2
P. e106-e107 - juin 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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