De nombreux champignons filamenteux ou levuriformes peuvent être retrouvés dans l’eau. Parmi ceux-ci, Aspergillus fumigatus, impliqué dans des infections profondes chez l’immunodéprimé, a été isolé dans certains réseaux d’eau hospitaliers. Les douches ou d’autres activités liées à l’eau peuvent ainsi représenter un moyen efficace de dispersion des spores. D’autres microorganismes, présents dans ces mêmes réseaux, pourraient jouer un rôle dans l’épidémiologie de ces infections fongiques. C’est le cas de Vermamoeba vermiformis (ex Hartmanella vermiformis), très représenté dans l’eau des établissements hospitaliers et hôte reconnu d’autres pathogènes, comme Legionella pneumophila. Le but de ce travail a ainsi été de mettre en évidence le rôle de V. vermiformis dans le développement d’A. fumigatus.

Des co-infections V. vermiformis-A. fumigatus ont été réalisées dans de l’eau du robinet filtrée (0, 22μm) avec une multiplicité d’infection de 0,1 (MOI=0,1) et incubées à 27°C pendant 4jours. Après 48 et 96h d’incubation, les co-cultures ont été ensemencées sur des géloses Sabouraud permettant la numération des colonies fongiques.

Des surnageants de V. vermiformis incubés pendant 72h dans de l’eau filtrée ont également été réalisés et mis en présence de conidies aspergillaires.

La présence des amibes a permis une augmentation significative de la multiplication fongique par rapport à la culture contrôle sans amibe. D’autre part, une augmentation de la croissance fongique est également notée en présence du surnageant amibien.

Cette étude préliminaire a permis de montrer que la présence de V. vermiformis majore de façon significative la croissance d’A. fumigatus. Compte tenu de leur réservoir commun, la présence d’amibes libres dans le réseau d’eau hospitalier devrait être prise en considération dans la lutte contre certaines infections fongiques, dont celles dues à A. fumigatus.