Koo et al. A breath fungal secondary metabolite signature to diagnose invasive aspergillosis. Clin Infect Dis 2014;59(12):1733–40.

La métabolomique fait partie des techniques récentes d’étude du vivant et a par exemple été utilisée dans l’exploration de troubles métaboliques humains ou dans l’étude de la physiopathologie de la carcinogenèse. Les champignons filamenteux sont capables de produire de nombreux métabolites secondaires parmi lesquels certains sont volatiles. Koo et al. appliquent ici les outils de métabolomique (désorption thermique/chromatographie en phase gazeuse/spectrométrie de masse) à l’étude des métabolites volatiles d’A. fumigatus retrouvés dans l’air expiré de patients souffrant de pneumopathies afin d’identifier un profil caractéristique associé aux cas d’aspergillose invasive (AI).

Koo et al. montrent tout d’abord qu’A. fumigatus produit in vitro des métabolites volatiles, notamment 4 monoterpènes et 2 sesquiterpènes, qui permettent de le distinguer des autres espèces aspergillaires testées (A. terreus, A. flavus, A. niger et A. calidoustus). L’air expiré de 34 patients atteints d’AI et de 30 patients souffrant d’une pneumopathie d’une autre étiologie a été analysé. Les monoterpènes identifiés in vitro chez A. fumigatus étaient retrouvés chez tous les patients, cependant un profil spécifique au niveau des sesquiterpènes pouvant contenir jusqu’à 4 métabolites (dont 2 spécifiques d’A. fumigatus) a été retrouvé chez 32 des 34 patients atteints d’AI. Dans cette étude, la présence d’au moins 1 de ces 4 métabolites dans l’air expiré permettait donc de différencier les cas d’AI des autres pneumopathies avec une sensibilité de 94 % et une spécificité de 93 %.

Cette approche innovante pour le diagnostic d’AI présente l’avantage majeur d’être non invasive. Des études complémentaires restent cependant nécessaires, notamment concernant l’analyse des profils des métabolites secondaires volatiles chez les patients colonisés de façon chronique par Aspergillus sp.