Isolement en France d’Aspergillus fumigatus résistant au voriconazole portant la nouvelle mutation TR46/Y121F/T289A liée à l’environnement - 05/06/15
Resumen |
La résistance acquise d’Aspergillus fumigatus aux antifongiques azolés est une problématique d’actualité de par son origine fréquemment environnementale et son impact sur la prise en charge thérapeutique des aspergilloses. Deux altérations génétiques décrites sur le gène ERG11, TR34/L98H et plus récemment TR46/Y121F/T289A constituent la signature de cette résistance acquise de novo, à partir d’un réservoir environnemental. À ce jour, des souches TR46/Y121F/T289A ont été décrites dans quatre pays d’Europe (Pays-Bas, Belgique, Allemagne et Danemark) mais également en Inde et en Tanzanie.
Nous rapportons ici l’isolement d’une souche d’A. fumigatus portant la mutation TR46/Y121F/T289A, en France. Il s’agit d’un patient de 23ans, atteint de mucoviscidose et suivi au CHU de Rouen. En mars 2014, l’analyse mycologique d’un crachat effectuée à titre systématique révélait la présence d’A. fumigatus. L’antifongigramme Etest®, réalisé dans le cadre d’un programme de surveillance active de la résistance aux azolés, mettait en évidence une résistance de haut niveau au voriconazole (CMI>32μg/mL) mais plus modérée à l’itraconazole et au posaconazole, données confirmées pour les deux premiers antifongiques par la technique de référence EUCAST. L’analyse moléculaire du gène cyp51A et de son promoteur révélait la présence de la mutation TR46/Y121F/T289A. Une analyse rétrospective des 13 souches d’A. fumigatus isolées chez ce patient depuis 2007 permettait de détecter la présence de cette mutation chez notre patient dès février 2013. Une étude environnementale (extra-domiciliaire), n’a pas permis de retrouver de souches TR46/Y121F/T289A dans son environnement proche. Néanmoins une contamination en France ne peut être exclue, des souches portant la mutation TR46/Y121F/T289A ayant été récemment isolées de prélèvements environnementaux dans cette région par notre équipe (données non publiées). Par ailleurs, une possible exposition lors de ses séjours professionnels réguliers aux Pays-Bas (novembre 2012 et juillet 2013), où des souches TR46/Y121F/T289A ont été isolées dès 2009, peut être envisagée. Ces différentes hypothèses seront discutées à la lumière des résultats du génotypage de nos deux isolats cliniques.
En conclusion, cette observation souligne la nécessité d’une surveillance accrue et systématique de résistance d’A. fumigatus à travers la détermination in vitro des CMIs aux antifongiques azolés, chez les patients à risque d’aspergillose.
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Vol 25 - N° 2
P. e98 - juin 2015 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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