Les champignons du genre Aspergillus sont des moisissures omniprésentes dans notre environnement. La plupart des trois cents espèces qui composent le genre Aspergillus sont saprophytes, mais quelques espèces peuvent être responsables de maladies humaines. Aspergillus fumigatus est l'espèce la plus souvent impliquée dans les pays tempérés. Aspergillus flavus, Aspergillus nidulans, Aspergillus niger, Aspergillus versicolor, Aspergillus terreus ou encore quelques autres espèces sont moins fréquemment observées. La taxinomie du genre Aspergillus a récemment évolué et permet d'affiner les connaissances sur ces champignons. Du point de vue clinique, les Aspergillus sont responsables d'un spectre particulièrement large de maladies, depuis des infections localisées et des atteintes immunoallergiques, d'évolution chronique et prises en charge par les pneumologues, allergologues et médecins généralistes, jusqu'à des infections invasives gravissimes, notamment chez les patients hospitalisés pour hémopathie maligne, greffe de cellules souches hématopoïétiques ou transplantation d'organe solide par exemple. La prise en charge de ces infections reste délicate et nécessite un diagnostic d'expertise. Il fait appel à des techniques classiques de diagnostic mycologique, mais également à la détection de biomarqueurs antigéniques ou de l'acide désoxyribonucléique (ADN) fongique. Le pronostic étant très péjoratif, notamment en cas d'aspergillose invasive, un diagnostic précoce contribue à l'amélioration de la prise en charge thérapeutique. L'arsenal thérapeutique anti-aspergillaire s'est récemment renforcé, mais l'émergence récente de résistance à certains antifongiques nécessite une vigilance accrue. Cet article aborde en détail l'épidémiologie de la résistance des Aspergillus et les mécanismes moléculaires de cette résistance.