La cinétose est un problème d'actualité dans une société où la mobilité des personnes et les activités de loisir se multiplient. Le développement de simulateurs d'apprentissage et la conquête spatiale ont encore enrichi ce tableau. Sur le plan épidémiologique, la cinétose est une affection difficile à étudier, car elle varie suivant les conditions du transport et l'état du patient. Sa physiopathologie est importante : elle détermine la thérapeutique. Ainsi, on distingue des cinétoses d'origine vestibulaire, induites par des variations d'accélération, et des cinétoses par stimulations visuelles. Quelle que soit la porte d'entrée, le tableau correspond à un conflit intersensoriel non résolu au niveau central et débouchant sur des manifestations neurovégétatives d'intensité variable. Les fonctions cognitives peuvent influencer l'adaptation. Sur le plan clinique, deux tableaux spécifiques sont à noter : le « sopite syndrome » par sa gravité potentielle, et le mal du débarquement dont la physiopathologie est encore discutée. La cinétose n'est pas une fatalité. On peut soulager les patients grâce à une prise en charge globale avec des moyens médicamenteux efficaces mais entraînant des effets secondaires, une rééducation favorisant l'adaptation centrale, une sollicitation du système autonome et des fonctions supérieures.