La sporotrichose est la plus répandue des mycoses sous-cutanées. Il s'agit d'une infection cosmopolite qui sévit sur un mode endémo-épidémique ou sporadique. La taxonomie moléculaire a permis récemment de montrer que l'agent responsable, Sporothrix schenckii, champignon dimorphique, est en fait un complexe d'espèces. Au moins six espèces ont été individualisées : Sporothrix brasiliensis, Sporothrix luriei, Sporothrix globosa, S. schenckii sensu stricto, Sporothrix mexicana et Sporothrix pallida. Il existe des variations en termes d'épidémiologie, de virulence et de sensibilité aux antifongiques in vitro entre ces espèces. Les lésions apparaissent le plus souvent après un traumatisme, souvent mineur, inoculant le champignon qui se trouve dans le milieu extérieur. C'est une infection prédominant en zone rurale mais, dans certains foyers, la maladie est urbaine, comme à Rio de Janeiro, épicentre d'une très large épidémie liée aux chats, principalement par morsures ou griffures. Les deux principales formes cliniques sont la forme cutanéolymphatique et la forme cutanée fixe. Chez les patients immunodéprimés, notamment chez des sujets infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), il est possible d'observer des localisations extracutanées, principalement pulmonaires, articulaires ou méningées, ainsi que des formes systémiques. Le diagnostic est évoqué sur la clinique dans les formes typiques, sur l'examen anatomopathologique des biopsies, et il est confirmé par l'isolement en cultures du champignon. L'itraconazole est devenu le traitement de première intention des formes cutanées, mais l'iodure de potassium reste le traitement de choix dans la plupart des zones endémiques. L'amphotéricine B par voie intraveineuse est réservée aux formes systémiques.