Bien que l'avènement des trithérapies antirétrovirales ait entraîné une nette diminution de leur incidence chez les patients traités, les infections fongiques, et notamment la pneumocystose, constituent toujours un mode de révélation ainsi qu'une cause de mortalité fréquents au cours de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). L'épidémiologie est très différente en fonction des régions du globe, notamment pour la cryptococcose, rare en France mais première cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne. Les nouveaux outils diagnostiques, par l'apport notamment de la polymerase chain reaction et des biomarqueurs, la disponibilité d'antifongiques avec de meilleurs profils de tolérance, et l'existence de schémas prophylactiques et thérapeutiques désormais bien codifiés, pourraient permettre d'améliorer la prise en charge de ces infections. La bonne connaissance des risques d'interaction médicamenteuse ainsi que celui de survenue de syndrome inflammatoire de restitution immunitaire est également nécessaire. Cet article présente une synthèse des pratiques diagnostiques et thérapeutiques actualisées pour les infections fongiques les plus couramment rencontrées dans la pratique quotidienne - la pneumocystose, la cryptococcose, les candidoses, les microsporidioses et les mycoses superficielles - ainsi que pour des infections fongiques plus rares mais pouvant éventuellement survenir dans ce contexte d'immunodépression profonde telles que l'aspergillose invasive et les mucormycoses.