Surveillance nationale des intoxications accidentelles par des champignons : bilan des cas rapportés au réseau des centres antipoison de 2010 à 2017 - 21/08/18
Riassunto |
Objectif |
Réaliser un bilan des intoxications accidentelles par des champignons collectées dans le cadre de la surveillance nationale mise en œuvre par l’InVS en 2010 puis par l’Anses à partir de 2016, en lien avec le réseau des centres antipoison (CAP).
Méthode |
Étude descriptive des cas d’intoxication accidentelle par ingestion de champignons supérieurs (macromycètes) rapportés au réseau des CAP de 2010 à 2017. Les cas d’exposition par voie oculaire, respiratoire ou cutanée seule, ou à des moisissures, ou d’imputabilité nulle, ou survenus dans un contexte d’usage récréatif ou suicidaire, ou en outre-mer, ont été exclus. Les cas graves (avec menace du pronostic vital et/ou séquelles) ont été revus et validés par un toxicologue du réseau des CAP.
Résultats |
Au total, 10 662 cas ont été inclus de 2010 à 2017. L’intoxication était collective pour 22,4 % d’entre eux. À l’exception de 2016, caractérisée par un faible nombre de cas (n=878), la répartition annuelle des intoxications semblait légèrement décroissante de 2010 à 2014, puis de nouveau croissante (n=1603 en 2017). La saisonnalité était marquée en octobre (médiane égale à 500 cas), bien qu’un pic mensuel soit observé dès août en 2011 et 2014. Les intoxications étaient survenues dans une large zone d’ouest, du sud et de l’est de la France. Le sexe ratio était égal à 1, et l’âge variait de 9 mois à 96 ans (moyenne à 45,2 ans) ; 3,2 % des cas étaient âgés de moins de 5 ans, dont 1/3 avaient été intoxiqués au cours d’un repas alors qu’il est recommandé de ne pas proposer de champignons à de jeunes enfants. Pour les années 2016 et 2017, lorsque l’information était connue (dans 78,6 % des cas), les champignons étaient majoritairement issus de la cueillette (92,6 %), plutôt qu’achetés dans le commerce (7,4 %). Plus de 90 % des personnes intoxiquées présentaient au moins un signe digestif (vomissements, diarrhée…), suivis de signes généraux (sueurs, fatigue…), neurologiques (céphalées, vertige…), cardiovasculaires et/ou psychiques respectivement pour 20,2 %, 12,9 %, 3,8 % et 3,0 % d’entre elles. Sans qu’il ne soit possible de confirmer l’espèce réellement consommée, les champignons le plus souvent codés correspondaient à des bolets ou cèpes (pour 26,3 % des cas), agarics (7,7 %), clitocybes (6,4 %), lépiotes (6,4 %), amanites (5,6 %), chanterelles (4,9 %) ou tricholomes (4,8 %) ; dans 30,1 % des cas, l’espèce n’était pas précisée. Un mélange de spécimens avait été consommé dans 14,1 % des cas. Les intoxications par des espèces réputées comestibles pouvaient être causées par un champignon comestible consommé en mauvais état, cru ou mal cuit ou en grande quantité, ou à une confusion avec une espèce toxique. La consommation d’espèces toxiques a pu être identifiée par les experts mycologues (photographies de cueillette ou de restes de repas disponibles). De 11 à 44 cas graves ont été identifiés par an (médiane : 31) et correspondaient à des syndromes phalloïdiens (62,1 %), panthériniens (12,6 %) ou sudoriens (10,1 %). Les décès, variant de 0 à 5 par an (médiane : 2,5), étaient exclusivement dus à des syndromes phalloïdiens (71,4 %) ou sudoriens (28,6 %).
Conclusion |
Si la surveillance nationale saisonnière permet de publier, au moment du pic d’intoxication, un communiqué de presse rappelant les recommandations de cueillette et de consommation des champignons, la diffusion des mesures de prévention par des relais locaux (associations de mycologues, pharmaciens…) reste indispensable pour limiter le nombre d’intoxications par des champignons, dont certaines peuvent être graves voire mortelles.
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Vol 30 - N° 3
P. 159 - Settembre 2018 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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