Être masseur-kinésithérapeute implique un travail avec le corps, et ainsi une proxémie (ou proximité spatiale) particulière, c’est aussi être animé par un intérêt et une sensibilité aux émotions. Cette singularité l’amène à entrer régulièrement dans l’intimité des personnes qui viennent consulter. Ainsi, chacun d’entre nous court le risque de se retrouver piégé dans une relation qui peut devenir difficile à gérer : il s’agit de marcher sur un fil et de trouver le juste équilibre entre l’avis professionnel et le conseil personnel, entre la posture professionnelle et l’image rêvée d’un modèle à imiter, entre l’alliance thérapeutique et la relation amicale. Au travers du regard du sociologue, nous revisitons les concepts de jugement moral, de normalité, de déontologie et d’éthique.

To be a physiotherapist masseur implies working with the body and thus a particular spatial proximity, it is also to be animated by an interest and a sensitivity to feelings. This singularity leads him or her to enter regularly the intimacy of people who come to consult. Thus, each of us carries the risk of being trapped in a relationship that can become difficult to deal with: it is a question of walking on a line and finding the right balance between professional and personal advice, between professional posture and the dream image of a model to imitate, between therapeutic alliance and friendly relationship. Through the eyes of the sociologist, we revisit the concepts of moral judgement, normality, deontology and ethics.