Bien que la mortalité de la maladie alcoolique du foie ait sensiblement diminué dans les pays occidentaux aux cours des vingt dernières années, elle a augmenté dans d'autres pays et cette pathologie demeure à l'échelle mondiale un problème important de santé publique. La mortalité et la gravité de la maladie alcoolique du foie tiennent essentiellement à l'existence d'une hépatite alcoolique aiguë et/ou d'une cirrhose. La stéatose, lésion la plus fréquemment rencontrée chez les consommateurs excessifs d'alcool, n'est jamais la cause de leur décès. Pour une population donnée, la mortalité par cirrhose est fortement liée au niveau de la consommation moyenne d'alcool par habitant. Le déclin récemment constaté de la mortalité par cirrhose dans certaines populations était ainsi associé à une diminution de la consommation moyenne d'alcool par habitant. D'autres facteurs explicatifs sont également en cause, l'efficacité de la prise en charge alcoologique et du traitement des complications de la cirrhose en constitue l'essentiel. Au niveau individuel, l'apparition d'une maladie alcoolique du foie et son évolution vers la cirrhose sont étroitement liées au niveau et à la durée de la consommation d'alcool. Cela permet de définir des seuils de consommation au-delà desquels il existe un risque significatif de développer une maladie alcoolique du foie. Pour un individu donné, l'existence de différents niveaux de gravité et d'évolutivité de la maladie alcoolique du foie ont permis d'identifier différents cofacteurs de gravité, dont la consommation excessive d'alcool permet l'expression. Les cofacteurs les mieux identifiés sont le sexe féminin, des facteurs génétiques, l'infection par le virus de l'hépatite C, les troubles nutritionnels. Le repérage précoce des personnes ayant une consommation excessive d'alcool et leur prise en charge par des interventions brèves sont efficaces et devraient permettre, à terme, de diminuer encore la mortalité et la morbidité de la maladie alcoolique du foie.