La prothèse maxillofaciale (PMF), art et science de la reconstruction artificielle du massif facial, se révèle actuellement comme une branche phare des matières odontologiques par sa spécificité prothétique et surtout par son ancrage médicochirurgical à travers ses nombreuses collaborations multidisciplinaires qui dépassent le cadre de la chirurgie dentaire. Alliant empirisme et rigorisme, la PMF traite de nombreuses affections de la sphère orofaciale, qu'elles soient d'origine traumatique, tumorale ou congénitale. C'est à travers ce dernier volet que les auteurs expriment leur démarche dans le cadre de la réhabilitation prothétique d'un certain nombre de syndromes polymalformatifs à composante buccodentaire et/ou craniofaciale. Parmi les polymalformations les plus couramment rencontrées sont citées les fentes faciales, souvent associées à d'autres dysmorphoses congénitales (ectrodactylies, syndactylies, etc.). Le principal objectif de cet article est ainsi de décrire la réalisation de plaques et de prothèses obturatrices dans le cas de fentes syndromiques, en soulignant les difficultés inhérentes aux conditions générales des patients. En outre, il ne faut pas occulter le volet psychosocial. En effet, les polymalformations congénitales peuvent retentir lourdement sur le psychisme et le comportement des sujets atteints, et la PMF vise ainsi à améliorer la qualité de vie des patients.