La notion de qualité de vie des patients est au centre des préoccupations tant au niveau politique que de la pratique soignante proprement dite. La cancérologie cervicofaciale est tout particulièrement concernée, car elle présente cette particularité de toucher à l'intégrité du visage. L'altération de celui-ci (premier rempart entre les individus) induit des conduites de stigmatisation par l'entourage et d'isolement par la personne qui en est atteinte. L'enjeu des thérapeutiques en cancérologie cervicofaciale est double : rétablir les fonctions altérées de la sphère orofaciale et pallier les préjudices esthétiques, tout cela dans le but de restituer au malade une vie de relation au-delà de sa guérison. Dans ce programme thérapeutique, la contribution de différentes équipes de soignants est nécessaire. En pratique, la difficulté repose sur une collaboration insuffisante et sur l'absence d'établissement d'un calendrier thérapeutique global incluant les différents volets de la prise en charge (médicale et paramédicale). L'objet de cet article est de montrer en quoi une réhabilitation prothétique (lorsqu'elle est requise) est tributaire des différentes thérapeutiques effectuées en amont par les équipes médicochirurgicales et paramédicales et en quoi il est pertinent, dans l'intérêt de tous et surtout des patients, d'inclure dans les réunions de concertation la totalité des acteurs de cette prise en charge.