Le traitement de l’ostéonécrose de la tête fémorale (ONTF) reste controversé. Un traitement conservateur associant un forage décompressif par perforations multiples et de l’alendronate par voie systémique a récemment été proposé. Cependant, on ne sait pas si l’alendronate augmente le risque d’effondrement osseux. Nous nous sommes demandés si le forage-décompression associé à de l’alendronate pouvait ralentir ou empêcher la progression de l’ONTF, en comparaison à un traitement par forage décompressif seul.

Les patients atteints d’ONTF à un stade précoce ont été randomisés soit dans un groupe traité par perforations multiples associées à de l’alendronate (47 patients, 67 hanches) soit dans un groupe traité uniquement par perforations multiples (46 patients, 60 hanches). L’échec au traitement était défini comme la nécessité de recourir à une prothèse totale de hanche (PTH) ou par un score de Harris inférieur à 70. Le suivi minimum était de 48mois pour les 77 patients qui ont terminé le protocole.

Après un suivi minimum de quatre ans, 91 % (40/44) des patients avec des lésions stade II et 62 % (8/13) des patients stade III n’ont pas besoin de recourir à une PTH dans le groupe alendronate, comparé à 79 % (31/39) des patients stade II et 46 % (6/13) des patients stade III du groupe témoin (respectivement p=0,12, p=0,047). Les lésions centrales petites ou moyennes ont mieux répondu au traitement dans les deux groupes. Les facteurs de risque d’ostéonécrose ne semblaient pas modifier le taux de réussite clinique de cette procédure.

Un forage décompressif par perforations multiples de petit diamètre associé à de l’alendronate par voie systémique peut réduire la douleur et retarder la progression de l’ONTF à un stade précoce. Même dans les stades IIA et III de FICAT, cette approche a été bénéfique au moins en ce qui concerne le délai de recours à une PTH.