Comme les infections bactériennes, les infections virales du nouveau-né sont soit congénitales, soit acquises, postnatales. Les infections virales congénitales du nouveau-né ont bénéficié en dix ans de progrès diagnostiques et thérapeutiques importants. Au constat tardif, en salle de naissance, d'une fœtopathie virale avec un pronostic neurosensoriel souvent péjoratif ont succédé les démarches diagnostiques en période prénatale. Des anomalies découvertes au cours du suivi de la grossesse, principalement par l'imagerie, permettent, grâce aux techniques d'isolement viral rapide (polymerase chain reaction [PCR]) dans le sang fœtal et surtout le liquide amniotique, un diagnostic étiologique. La confrontation des données biologiques et d'imagerie permet non seulement de préciser l'agent pathogène en cause, mais aussi d'en évaluer les conséquences probables sur le fœtus afin d'en informer les parents. Des interventions thérapeutiques préventives sont efficaces, en particulier pour le sida (virus de l'immunodéficience humaine) et l'hépatite B. Au plan curatif, l'infection herpétique néonatale a été la première à bénéficier d'un traitement efficace et bien toléré. Les indications des autres traitements antiviraux restent encore mal définies, en particulier pour le cytomégalovirus. Les infections virales postnatales sont les plus fréquentes mais posent des problèmes diagnostiques différents ; elles restent peu accessibles aux chimiothérapies antivirales.