Infection à cytomégalovirus chez le patient brûlé grave - 30/08/14
Riassunto |
Introduction |
Le cytomégalovirus (CMV) est un virus ubiquitaire. L’infection à CMV est liée soit à une primo-infection, soit à une réactivation. Celle-ci est provoquée par un « stress » qui va consommer les ressources du système immunitaire (SI) et permettre la réplication virale, ou à un déficit de ce même SI. Chez le patient de réanimation, l’infection à CMV est associée à une augmentation de la durée de séjour en réanimation, de la durée de ventilation mécanique, de la mortalité [1 ]. Le patient brûlé grave est caractérisé par une immunodépression acquise multifactorielle. Sur des modèles murins, il a été montré que les sujets brûlés étaient susceptibles de présenter une infection à CMV [2 ]. D’un point de vue clinique, elle reste encore mal documentée chez ces patients. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’incidence de l’infection à CMV chez les patients brûlés graves.
Matériel et méthodes |
Nous avons inclus les patients avec une surface cutanée brûlée (SCB) supérieure à 15 % admis dans le centre de traitement des brûlés de l’HIA Sainte-Anne, Toulon, entre septembre 2008 et septembre 2011. Une sérologie CMV était réalisée à l’admission, puis une détection de la virémie par real time quantitative PCR (RTqPCR) était effectuée une à deux fois par semaine pendant le séjour en réanimation. L’infection à CMV était définie par une RTqPCR positive en cours de séjour. La réactivation du CMV était définie par une RTqPCR positive chez un patient séropositif à l’admission.
Résultats |
Au total, 58 patients étaient inclus. L’âge moyen des patients était de 51±21ans. La SCB moyenne était de 31±15 %. La brûlure était d’origine thermique dans 89 % des cas. 36 patients étaient séropositifs pour le CMV à l’admission, 20 séronégatifs (64 % et 36 % respectivement). Une infection à CMV était diagnostiquée chez 22 des patients séropositifs (61 %), et chez un seul des patients séronégatifs (5 %). L’infection à CMV était plus fréquente chez le patient séropositive que séronégatif (p<0,0001). Chez les patients séropositifs, l’infection à CMV était associée à un âge supérieur (p=0,03), à une durée de séjour moyenne prolongée en réanimation (53jours versus 28jours, p=0,02). La SCB n’était pas différente (33 % versus 29 %, p=0,5). Le taux de mortalité en réanimation n’était pas différent entre les patients ayant présenté une infection à CMV et les autres (27 % versus 21 %, p=1).
Discussion |
Notre étude montre que l’infection à CMV est plus fréquente chez le patient séropositif pour le CMV à l’admission que chez le patient séronégatif, suggérant que le mécanisme de cette infection est principalement lié à une réactivation plutôt qu’une primo-infection. Chez le patient brûlé séropositif, l’infection à CMV est fréquente, 61 % dans notre cohorte. Cette incidence est supérieure à celle observée dans d’autres groupes de patients de réanimation. En analyse statistique univariée, l’infection à CMV chez ces patients est associée à une durée de séjour en réanimation prolongée. Sur ces données, il n’est pas possible de déterminer si l’infection à CMV est la cause de l’augmentation de durée de séjour, ou bien la conséquence. En revanche, nous n’avons pas observé d’impact sur la mortalité.
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Vol 33 - N° S2
P. A112-A113 - Settembre 2014 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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